Jusqu’ici tout va bien

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De Gary D. Schmidt
Traductrice Caroline Guilleminot
Paru chez L’Ecole des loisirs, Medium +

1968
Une petite, petite ville de l’Etat de New York.
Un père sans repères, une mère sans remède.
Deux grands frères, dont un avalé par la guerre du Vietnam.
Pas assez d’argent à la maison.
Trop de bagarres au collège.
Des petits boulots pour se maintenir à flot.
Une bibliothèque ouverte le samedi pour s’évader.
Une idole inaccessible.
Une collection d’oiseaux éparpillée à tous les vents.
Des talents inexploités.
Et une envie furieuse d’en découdre avec la vie.

Voilà l’histoire de Doug, racontée à la première personne. Le récit commence direct, avec un style percutant, un peu précipité, à la fois détaché et sans enjolivures, parce que ce n’est pas tous les jours facile mais que c’est comme ça. Du coup on entre tout de suite dans son quotidien. Le ton colle parfaitement avec le personnage…

Sa vie est loin d’être toute rose et encore, les infos arrivent petit à petit, peut-être pour ne pas perdre le brin de légèreté, pour distiller un peu. Pourtant, on peut tout à fait imaginer qu’il existe quelque part un Doug qui vit dans un univers impitoyable où chacun doit veiller sur lui-même envers et contre tout  (et tous).

Ce jeune garçon maigrichon semble au départ aussi désagréable et agressif que sa vie l’implique. Parce que c’est la logique même… Pourtant on s’y attache très vite sans réaliser immédiatement qu’il y a un petit truc, qu’il se passe quelque chose. Car Doug, l’air de rien, ne se laisse pas enliser. Et finalement, c’est un peu lui l’élément stable, la colonne vertébrale de la famille.
Il fera quelques rencontres opportunes mais devra encore et encore faire ses preuves.

Finalement, ce quasi voyou ou qui avait tout pour le devenir nous montrera qu’il n’est pas celui que l’on aurait pu penser au départ, grâce à quelques bonnes âmes, mais surtout grâce à lui. Il avancera courageusement, avec beaucoup de “philosophie”.

Le récit est dur par moment mais presque hypnotisant. Une très belle lecture qu’on ne lâche pas d’un bout à l’autre, qui saisit aux tripes.

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