Monthly Archives: November 2022

Saga Mathieu Hidalf

Standard

De Christophe Mauri
Paru chez Gallimard jeunesse et Folio junior

À tout juste dix ans, Mathieu Hidalf est une légende. Sa spécialité ? Gâcher l’anniversaire du roi par une bêtise effroyable. Même s’il doit pour cela compromettre son rêve le plus cher : entrer à la célèbre école de l’Élite. Mais cette année, la fête risque de tourner au drame : les redoutables frères Estaffes ont rompu un serment magique et menacent de tuer le roi. C’en est trop pour Mathieu Hidalf : il ne laissera personne saboter à sa place le royal anniversaire !

Voilà une saga super sympa et parfaitement adaptée aux jeunes lecteurs qui n’y trouveront rien pouvant heurter leur sensibilité.
Le ton est léger et drôle.
L’intrigue est bien étoffée et monte sacrément en puissance, avec un final explosif.
Chaque tome apporte son lot de surprises et le fait d’avoir 5 tomes permet à la fois de prendre le temps, de s’immerger complètement dans un univers sympa et d’en prendre plein les mirettes.
Le personnage, quant à lui, séduit immédiatement la jeunesse (assertion étayée par un sondage sur un panel représentatif) mais peut chiffonner voire agacer les moins jeunes (attention, je n’ai pas dit la vieillesse !). En ce qui me concerne, j’ai dû attendre le second tome pour pleinement adhérer mais je ne regrette pas d’avoir persévéré, d’autant que le personnage principal évolue beaucoup au cours des tomes et de façon positive.
En bref, voilà une saga chaudement recommandée par La valse des pages !

Pax automata

Standard

D’Ariel Holzl
Paru chez l’Ecole des loisirs

1889. L’empereur Napoléon III, grand vainqueur de Sedan, s’apprête à inaugurer l’exposition universelle organisée dans un Paris grouillant d’automates en tout genre. Lors de la parade d’ouverture, Philémon de Fernay, jeune élève de saint-Cyr, a le privilège de piloter le Zéphyr, le nouvel aéronef crée par Clément Ader. Mais tout déraille lorsque l’engin volant s’écrase sur la salle des machines et la pulvérise. Sous les gravats, Philémon découvre alors le corps d’un enfant automate aux traits particulièrement réalistes. Quel fabricant a bien pu enfreindre la loi principale de la Pax automata qui interdit la conception d’automates ressemblant à des humains ? Même Zélie, la romanicielle et mécanographe hors pair, n’a jamais rien vu de pareil ! Plus mystérieux encore…Une fois activé, l’enfant automate est capable de faire exploser n’importe quel mécanisme à proximité. Serait-ce une arme secrète dirigée contre l’Empire ?

Cette aventure rocambolesque se déroule dans un Paris Belle Époque imaginaire, où les automates sont omniprésents, bien que cantonnés à des tâches programmées. L’univers, mêlant Histoire habilement et fiction, est très travaillé (et réussi), pour une immersion totale, plus vraie que nature. Le texte est fluide et de qualité, l’intrigue rythmée et passionnante, les personnages très sympas et l’humour est également présent. Sans être superficielle, un autre très bon point de ce roman réside également dans son esthétique. La couverture est super belle et les éléments argentés apportent une certaine classe. À l’intérieur, des gravures sur cuivre à l’eau-forte ponctuent le récit, apportant un vrai plus en termes de crédibilité et d’ambiance. Par ailleurs, comme le contenu tient les promesses esquissées par ce beau look soigné, c’est Byzance !

Une bien belle balade dans les rues (et le ciel) d’un Paris revisité ambiance steampunk.

Magic Charly, tome 3 Justice soit faite

Standard

D’Audrey Alwett
Paru chez Gallimard jeunesse

Thadam est en danger : les pannes de magie se multiplient, les gens disparaissent mystérieusement et perdent la mémoire. Sapotille, June et Césaria tentent de déjouer les plans machiavéliques du juge Dendelion qui cherche à accaparer tous les pouvoirs. Seul Charly peut agir, mais il s’est perdu dans un autre monde. Sapotille et ses amis réussiront-ils à le retrouver pour contrer l’Académie et que, enfin, justice soit faite ?

Un final qui réussit le pari de mêler émotions, humour et action. Le tome 3 est aussi addictif, rythmé et extra que les deux précédents.

La magie de ce roman emporte le lecteur au passage et il est vraiment difficile de le lâcher. Parce que les personnages sont toujours aussi attachants (au moins), parce qu’Audrey Alwett prône de belles valeurs avec ce texte, parce que les rebondissements sont nombreux, parce que l’univers est génial, parce que l’intrigue est tellement bien ficelée sans superflu, parce que tout s’accélère à la fin sans que le dénouement soit couru d’avance et pour des tas d’autres raisons.

Une formidable aventure livresque so magic avec une série qui mérite d’être lue et relue, sans aucun doute !

Comment apprivoiser une grenouille

Standard

De Rudy Spiessert
Paru chez l’Ecole des loisirs

Alors comme ça tu veux une grenouille, mon petit Clément ? Tu as raison, c’est un animal charmant. Pour l’approcher, chante-lui une chanson. Tu chantes comme une casserole ? Prends des cours chez un lutin des montagnes. Ils sont méfiants ? Captures-en un ! Mais attention aux ours à moustaches… Bon, d’accord, apprivoiser une grenouille, c’est pas du gâteau, mais au bout de tes épreuves, il y aura peut-être une récompense. Ou un bisou.

Avec un point de vue original via un échange entre Clément, le personnage principal et une voix off qui se pose en mentor, cet album relate la quête du graal, pardon de la grenouille. Le jeune garçon cherche en effet à se procurer une grenouille comme animal de compagnie sur les conseils plus ou moins avisés du narrateur. Les conseils en question sont plutôt farfelus, jouant avec les codes du conte, et amènent leur lot de rebondissements. Le point fort de cet album réside dans le fait que l’on va toujours de l’avant. Tout ne se passe pas comme prévu ? Tant pis, on va faire autrement ou contourner l’obstacle. Cela finit par nous mener à une situation abracadabrantesque que l’humour omniprésent et le ton tout en légèreté ne feront que renforcer.
Idéal en lecture partagée, cet album enchantera les enfants dès 5-6 ans (et au-delà !).

Et c’est comme ça qu’on a décidé de tuer mon oncle

Standard

De Rohan O’Grady
Paru chez Monsieur Toussaint Louverture

Barnaby Gaunt, orphelin turbulent et héritier d’une immense fortune, est envoyé pour les vacances d’été sur une île à la nature luxuriante et aux habitants vieillissants au large de la Colombie Britannique. Vitres cassées, animaux effrayés, très vite, il bouleverse la routine des insulaires, avant de découvrir la véritable raison de sa venue : son oncle diabolique et doté de mystérieuses aptitudes veut l’assassiner.
Décidé à ne pas se laisser faire, Barnaby, aidé de Christie, la seule petite fille de l’île, comprend qu’il n’y a qu’un moyen d’en réchapper, éliminer l’oncle en premier.

Le titre de ce roman fait l’objet de supputations diverses et variées de la part du lecteur, avant même d’ouvrir le livre. Le côté faussement sérieux du texte et loufoque du scénario saute immédiatement aux yeux.
Et c’est ainsi que l’on entre dans le quotidien de deux enfants, Barnaby et Christie, d’abord présentés comme des petits diables venus troubler la quiétude de cette île de Colombie britannique, puis que l’on apprend à connaître et apprécier petit à petit, tout comme les habitants du village.
A la suite des enfants, on embarque dans une aventure rocambolesque, avec un oncle machiavélique qu’il faut supprimer avant qu’il ne passe lui-même à l’acte. Une situation que les enfants doivent affronter seuls puisque l’écart entre l’enfance et le monde adulte réside dans l’incapacité de ces derniers à envisager des situations farfelues hors du commun. Personne ne prend donc les enfants au sérieux.
L’humour grinçant est omniprésent, comme pour contrer la gravité de la situation (on parle tout de même de meurtres prémédités de sang froid !) et le récit a un côté burlesque plaisant. Pour autant, je ne sais pas si c’est le côté désuet de l’ensemble ou autre chose, mais je n’ai pas été touchée outre-mesure par cette aventure…