De Lorraine Les Bains
Paru aux Editions Lapin
Un homme, Waldo Maelfait, immense vedette de la chanson française, est assassiné à son domicile. Derrière les murs de leurs maisons, des personnages hypocrites, passionnés, furieux, insupportables, dépressifs, débiles et qui n’ont apparemment rien à voir ensemble, réagissent à ce décès.
En espionnant de maison en maison, et sans jamais voir le moindre personnage, le lecteur découvre progressivement les liens qui se dessinent entre eux, jusqu’à l’identité du tueur.
Trouver un bon policier en BD, c’est pas évident. En trouver un qui se démarque l’est encore moins. Waldo réussit ce pari haut la main. Ce roman graphique se distingue par son originalité. Le lecteur est baladé d’une maison (extraordinaire) à l’autre, sans trop savoir où on veut en venir, jusqu’à ce que le puzzle commence à s’assembler.
L’intérêt de ce procédé, c’est qu’on peut espionner en toute impunité. On devient des oreilles discrètes, qui peuvent accéder à tous les secrets d’alcôve ou de salon. Les personnages sont invisibles mais ici chacun s’exprime sans masque et c’est assez édifiant ! L’absence de personnages physiques ne nuit en rien, bien au contraire. On en apprend beaucoup sur eux à travers leurs dialogues (sans retenue), Lorraine Les Bains se payant le luxe d’une sympathique critique sociale étendue au passage. Par ailleurs, le souci du détail dans le dessin des maisons en dit long sur ses habitants. C’est un peu comme une enquête dans l’enquête, une cerise sur le gâteau…
Avec une bonne dose d’humour noir et des illustrations hautes en couleur, Waldo fait mouche !