De Josep Busquet et Alex Xoul
Paru chez Delcourt
Lorsque Ben disparaît, ses parents préviennent la police. Mais le jeune garçon est en fait parti affronter les dangers de son royaume imaginaire. A son retour, personne ne le croit et il disparaît de nouveau. Seule une association regroupant des parents vivant les mêmes événements est en mesure de venir en aide à cette famille.
On pourrait initialement penser qu’il s’agit d’une BD jeunesse mais ce n’est pas le cas. Son thème principal est le passage de l’enfance à l’âge adulte.
Ben aime tendrement ses parents mais il ne peut s’empêcher de partir et repartir pour vivre sa vie et ses rêves d’enfant. Même si on peut lui donner raison (puisque nous savons nous que l’enfance ne dure pas), on ne peut s’empêcher de plaindre ses parents que ces disparitions répétées éprouvent au plus haut point. Car ici nous ne vivons pas d’aventures mais restons avec “ceux qui restent” et c’est dur. Pour autant, le lecteur cautionnera t-il les efforts déployés par les parents pour que leur fils ne reparte plus ? Où sont les limites supportables de l’entrave à la liberté et d’une certaine forme d’égoïsme ? Où est la part d’enfant des adultes ? Autant de questions abordées, effleurées ou suggérées dans cet album. Tout cela pour arriver à une série de grandes questions finales : pourquoi est-ce douloureux de quitter l’enfance et devenir adulte ? Et pourquoi les adultes ne cultivent-ils pas leur vieille âme d’enfant ?
Evidemment, cela amène à se poser tout un tas de questions existentielles, réflexion que cette période de confinement ne peut que favoriser…
Voilà comment une jolie BD évoquant Peter Pan au départ en toute légèreté finit par nous retourner le cerveau !
L’histoire est sympa, bien que triste et finalement assez sombre. Elle est surtout vraiment bien vue et les illustrations aux couleurs douces sont très belles. C’est donc le support parfait pour mener à bien cette introspection ou réflexion plus générale, selon les envies et le ressenti de chacun.