Monthly Archives: September 2019

Chaplin, tome 1 : En Amérique

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Chaplinde Laurent Seksik et David François
Paru chez Rue de Sèvres

Comment un garçon, né dans un quartier pauvre de Londres, de deux parents artistes ratés, père alcoolique, mère folle, a pu devenir, à 25 ans, le plus grand cinéaste de son temps, en mettant Hollywood ses pieds ; l’inventeur du cinéma moderne, un créateur visionnaire et un acteur d’exception, légende vivante, porte-parole des misérables, des moins que rien, des vagabonds, et producteur immensément riche, artiste engagé dans tous les combats de son temps, dictatorial avec les siens, et que son amour des femmes rend un colosse aux pieds d’argile dans l’Amérique puritaine. C’est cette conquête de l’Amérique que retracera ce premier volume. D’une vie de misère à la Oliver Twist à la gloire absolue d’un géant, adulé de New York à San Francisco que vient déjà menacer la passion de la chair et l’engagement politique. Cette première aventure débute en 1910 quand il quitte l’Angleterre pour les Etats-Unis et se termine vers 1920, en pleine notoriété puisqu’il est déjà une des personnalités les plus connues au monde.

Quelle riche idée, ce roman graphique sur Charlie Chaplin, personnage qui laisse peu de gens indifférents. Je ne sais pas quelle est la part de fiction et la part de réalité dans ce récit mais il me semble très bien documenté et la vie de Chaplin est déjà suffisamment rocambolesque sans qu’il soit nécessaire d’en rajouter. Pour autant, les auteurs n’ont pas souhaité proposer ici une énième biographie mais bien l’aventure d’une vie. Du coup l’accent sera plutôt mis sur sa vie et son cheminement plutôt que sur une présentation de ses films. Cela tombe bien, Charlie Chaplin a eu une vie riche et était, je pense, quelqu’un d’extraordinaire au quotidien.

La BD n’est pas très longue mais tout y est et surtout l’ambiance. Le scénario et la mise en scène offrent un dynamisme et un côté facétieux qui conviennent parfaitement au thème. L’ensemble est plein d’une joie communicative, c’est un régal qui se déclinera, donc, en trois tomes !

L’estrange malaventure de Mirella

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LestrangeMalaventureDe Flore Vesco
Paru chez l’Ecole des loisirs

Moyen Age. Les rats ont envahi la paisible bourgade d’Hamelin. Vous croyez connaître cette histoire par coeur ? Vous savez qu’un joueur de flûte va arriver, noyer les rats en musique, puis les enfants d’Hamelin ? Oubliez ces sornettes : la véritable histoire est bien pire, et c’est grâce à Mirella, une jeune fille de 15 ans, qu’on l’a enfin compris. Jusqu’ici, elle passait inaperçue en ville – qui s’intéresserait à une porteuse d’eau, à une crève-la-faim, une enfant trouvée ? Seulement voilà, Mirella a un don ignoré de tous : elle voit ce que personne d’autre ne voit. Par exemple, elle a bien repéré ce beau jeune homme en noir, qui murmure à l’oreille de ceux qui vont mourir de la peste… Et ça lui donne une sacrée longueur d’avance. Y compris sur le plus célèbre dératiseur de tous les temps.

J’aime bien les livres de Flore Vesco… Le titre de celui-ci m’a interpellée, la quatrième a enfoncé le clou. Ce fut une super lecture. J’ai adoré le langage moyenâgeux utilisé. C’est un vrai plus : ça met dans l’ambiance et c’est drôle. Il y a d’ailleurs un petit lexique à la fin, ainsi que des conseils pour parler comme au Moyen-Age. Ce sont des bonus fort sympathiques !

Le récit est quand à lui palpitant, mais je n’en attendais pas moins. On ne sait pas trop où on va, mais on y va avec plaisir ! Le lecteur découvre des tas de surprises et de rebondissements. C’est vraiment une chouette histoire. Peut-être s’adresse t-elle en priorité aux bons lecteurs de l’âge cible, mais je pense qu’elle peut séduire le plus grand nombre malgré tout. En tout cas, moi j’ai adoré !

Le jeu de l’oie de Cornebidouille

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3127020500512_jeu_de_loie_cornebidouilleD’après les livres de Magali Bonniol et Pierre Bertrand
Paru chez L’Ecole des loisirs/Playbac

Si tu ne manges pas ta soupe, je mange ton doudou ! Attention, Cornebidouille est bien décidée à vous avaler tout cru ! Il va falloir parcourir le plateau le plus vite possible et déjouer les pièges tendus par la célèbre sorcière. Un jeu de l’oie original et rigolo où vous devez réaliser les mimes et les défis lancés par la sublime, la magnifique, la grandiose Cornebidouille !

Il s’agit d’un jeu de l’oie revisité dans l’univers de la sorcière Cornebidouille.

Du coup, les règles sont simples à mettre en place et la partie peut commencer rapidement, ce qui contentera les plus jeunes. C’est un jeu plein de surprises et très participatif puisque les joueurs devront notamment proposer des mimes et relever des défis. Cela donne un côté dynamique et surtout cela permet de maintenir ce dynamisme jusqu’au bout de la partie. Autre point positif : les parties sont suffisamment courtes pour que les joueurs y mettent tout leur cœur, sans se lasser.

Enfin, sa petite taille (tout rentre dans la petite boîte cartonnée qui semble assez résistante) permet de l’emmener partout.

Je pense qu’on peut utiliser ce jeu et l’apprécier sans connaître l’univers de Cornebidouille mais autant en profiter pour associer le jeu aux livres et aller encore plus loin dans cet univers super sympa et plein d’humour.

L’analphabète qui savait compter

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analphabeteDe Jonas Jonasson
Traduit par Carine Bruy
Première partution chez Presses de la Cité

Tout semblait vouer Nombeko Mayeki, petite fille noire née dans le plus grand ghetto d’Afrique du Sud, à mener une existence de dur labeur et à mourir jeune dans l’indifférence générale. Tout sauf le destin. Et sa prodigieuse faculté à manier les nombres. Ainsi, Nombeko, l’analphabète qui sait compter, se retrouve propulsée loin de son pays et de la misère, dans les hautes sphères de la politique internationale.
Lors de son incroyable périple à travers le monde, notre héroïne rencontre des personnages hauts en couleur, parmi lesquels deux frères physiquement identiques et pourtant très différents, une jeune fille en colère et un potier paranoïaque. Elle se met à dos les services secrets les plus redoutés au monde et se retrouve enfermée dans un camion de pommes de terre. À ce moment-là, l’humanité entière est menacée de destruction.
Dans sa nouvelle comédie explosive, Jonas Jonasson s’attaque, avec l’humour déjanté qu’on lui connaît, aux préjugés et démolit pour de bon le mythe selon lequel les rois ne tordent pas le cou aux poules.

 

Ah que j’aime l’humour à la suédoise !!!!

C’est grinçant bien comme il faut, complètement farfelu et déroutant d’un bout à l’autre. On sait que tout peut arriver et il en arrive ! C’est formidable. L’histoire démarre tout de suite fort et le personnage principal, Nombeko est extra. Ses péripéties nous emmèneront jusqu’en Suède.

Le récit est mené tambour battant, malgré quelques passages qui traînent un peu en longueur. Le final est un vrai feu d’artifice !

Home sweet home

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Home sweet homed’Alice Zeniter et Antoine Philias
Paru chez l’Ecole des loisirs

Pendant longtemps, Cleveland a été un berceau du rêve américain. Elle a attiré les plus grandes industries, et tous ceux qui espéraient la prospérité, ou une vie meilleure. Dans le quartier du Slavic Village se regroupaient ceux qui venaient d’Europe de l’Est.
Mais en 2008, le rêve a fait long feu. La pollution, le chômage, la faillite et surtout la crise du logement se sont installés à Cleveland. Le Vaste Bordel a débuté. Ceux qui en avaient les moyens sont partis ; ceux qui restent n’ont pas eu le choix.
Anna, Elijah et d’autres ont toutes les raisons de fuir ces ruines de l’argent et de la compétition. Ils trouvent refuge dans un lycée à l’abandon. Quand tout s’écroule autour d’eux, quand tout se ligue contre eux, ils doivent reconstruire sur de nouvelles bases le monde qui sera le leur.

Un roman qui met un coup de poing à l’estomac… Un roman brut, dérangeant par moments, mais aussi tellement tendre à d’autres.

Dans un premier temps, la forme m’a fortement dérangée : je ne voyais pas l’intérêt de morceler l’histoire avec cette alternance de points de vue et puis le récit m’a finalement rattrapée.

Même si on connaît la fin de l’histoire dès le début, la lecture n’est pas monotone ni avare en rebondissements. On reste captivé jusqu’au bout !
Ce roman a vraiment quelque chose de particulier, presque hypnotisant…