d’Anaïs Vanel
Paru chez Flammarion
« Un jour, j’ai acheté un Berlingo. J’ai mis quelques cartons dans le coffre et je suis partie. J’ai pris la route comme ça. Après ma journée de boulot, comme on part en week-end. J’ai avalé les kilomètres, en écoutant King of the Road, de Roger Miller. Et enfin. Les pins. Les dunes. Les embruns. L’appartement. J’ai éventré les cartons. Trouvé mon maillot de bain. Et je suis allée me jeter dans les vagues. »
Au rythme des saisons et des vagues de la Sud, la grande plage près de laquelle elle vient de s’installer, Anaïs retrouve les souvenirs qui habitent en elle. Devant l’étonnante simplicité des choses, tout quitter signifie la réconciliation avec soi.
Un roman court, autobiographique sur le lâcher prise, la prise de conscience de soi et l’écoute de soi. Les paroles ont ici plus de poids puisqu’on les sait vraies. Anaïs Vanel, raconte sa mue de papillon, sa fuite de Paris comme un sauvetage et sa nouvelle vie. Elle raconte cela tout simplement, sans fioritures, tel quel.
Le texte ciselé est économe de mots mais en dit beaucoup. Il incite à la réflexion. Certaines phrases font mouches, d’autres laissent dubitatif. Ces réflexions titillent forcément le lecteur car ce mal-être est celui de notre époque. Un mal-être qui ronge jeunes et moins jeunes, une impression de passer sous un rouleau compresseur, de courir tout le temps. Difficile de suivre le rythme. Pour autant, il faut manger, il faut nourrir ses enfants aussi… Alors comment est-ce possible de tout concilier ? J’ai pour ma part fait le choix d’un métier passion, un métier qui ne nourrit pas très bien, justement. Je mesure donc l’écart entre l’utopie et la réalité. Parfois il s’agit d’un grand écart, parfois elles se touchent presque. Il faut trouver un équilibre… et comme ce texte lumineux le transmet si bien, il faut surtout se respecter et enlever nos œillères. Ce n’est pas facile, certes, car cela va un peu à l’encontre du mode de fonctionnement de notre société actuelle mais tout se mérite !