Category Archives: Romans jeunesse

L’âge du fond des verres

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De Claire Castillon
Paru chez Gallimard jeunesse

Avant, la seule chose qui comptait, en âge, c’était celui du fond des verres. Et plus on était vieux, plus on était joyeux.
Avant, je n’avais pas remarqué que mes parents étaient deux vieillards.
Avant, mes copines m’enviaient parce que chez moi on avait le droit de jouer des maracas, de se déguiser avec les affaires de ma mère…
Mais maintenant, ce n’est plus comme avant. Je n’ai plus tellement envie de montrer mes parents. Tout a changé depuis que je suis en sixième.

Un roman qui aborde avec justesse plusieurs sujets de société : la différence, le regard des autres, l’adaptation à un nouvel environnement avec ses codes propres et ce terrible moment de bascule entre l’enfance et l’adolescence…
Guilène entre au collège, lieu où les règles sont différentes, où l’on se doit de tenir un rôle préétabli (qui évolue dans le temps) pour mieux se fondre dans la masse. En effet, les années collèges sont celles du « groupe » qu’il faut intégrer coûte que coûte.

Le récit est vu par les yeux de Guilène dont les anciennes certitudes sont bousculées et qui peine à se positionner entre ce qu’il faudrait faire et ce qu’elle aurait (secrètement) envie de faire, emportée par un bouillonnement d’émotions diverses et parfois contradictoires. Ce parti pris est intéressant car on sent particulièrement l’ambivalence et les hésitations qui l’assaillent.

Le roman évite habilement l’écueil de la moralisation ou du point de vue de l’adulte et délivre son message simplement mais avec une grande spontanéité, grâce à un texte léger, mais réfléchi et bien rythmé.

Vainqueuse

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De Jean-Laurent Del Socorro
Paru chez l’Ecole des loisirs

Cynisca est une princesse de Sparte, le sang d’Héraclès coule dans ses veines. Éduquée comme un homme depuis l’âge de sept ans, elle est aujourd’hui une combattante d’exception, qui rêve d’un triomphe à sa mesure. Mais, confrontée à l’absurdité de la guerre, elle s’interroge. Qu’y a-t-il de glorieux ou de juste à prendre une vie ? N’y a-t-il pas d’autres batailles à mener et d’autres victoires à offrir à la déesse Orthia, comme elle s’y est engagée ? Depuis que la divinité du monde sauvage l’a mise au défi de battre un cheval à la course, Cynisca est devenue la meilleure cavalière de la cité. Et si c’était là le moyen d’entrer dans la légende ?

Ce récit en deux parties (tout d’abord pendant l’enfance et la jeunesse de Cyniska, puis lorsqu’elle est âgée d’une quarantaine d’années) nous présente une princesse sparte oubliée par l’Histoire, qui vit selon ses convictions et force le respect.
La plume est agréable et l’histoire bien construite, avec un fort message féministe délivré tout en délicatesse et une pincée de fantastique, qui s’intègre bien dans les pratiques de l’époque. L’ambiance et l’environnement historique sont très bien rendus, peut-être avec une part d’interprétation de la part de l’auteur car la Sparte antique ne date pas d’hier… Ce dernier nous explique par ailleurs ses choix et son mode de fonctionnement dans un petit mot de fin intéressant (assorti d’une bibliographie de référence). Le résultat est réussi et propose au lecteur une véritable plongée dans la Sparte antique et le conflit qui l’oppose à Athènes.
Les nombreux poèmes de poétesses antiques constituent par ailleurs un petit “bonus” fort agréable.

Un roman très immersif, qui fonctionne bien…

Les longueurs

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De Claire Castillon
Paru chez Gallimard

« Tu es fermée comme une outre, me dit maman. Toute floue, Lili. Et puis fuyante. Il se passe quelque chose, dis-moi. On t’a fait un sale coup? Je peux t’aider? Je te dépose au collège? »
Outre noire. Peinture. Soulages. Cours d’art plastique avec Mme Peynat en salle 2B. Concentre-toi, Lili. Trouve la solution. Il y a toujours une voie de réchappe. Les mamans savent, à peu près. D’instinct, elles devinent. À peu près. La mienne sait que dans sa fille quelque chose ne marche plus.

Avec des mots simples, par la bouche d’Alice, Claire Castillon nous entraîne dans le quotidien d’une petite puis moins petite fille sous l’emprise d’un pédophile, un prédateur qui tisse sa toile patiemment, de façon implacable. Ce parti-pris narratif permet aussi de raconter « sans filtre » et, je trouve, renforce le propos, avec une grande justesse, sans pour autant tomber dans la facilité. Le fait d’aborder les faits du point de vue de l’enfant change totalement la perception de la situation.

Le roman décrit des mécanismes implacables, prenant Alice dans ses engrenages et laissant le lecteur sans souffle devant ce simple fait : personne n’a rien vu, cela pourrait arriver à tout moment autour de nous et on ne s’en apercevrait pas plus. Et pour en revenir à l’histoire qui nous est racontée, cela coupe le souffle parce que justement c’est arrivé et parce que ça dure dans le temps mais aussi et surtout parce que c’est insupportable.
Un sujet presque tabou ou tout au moins peu abordé en littérature (jeunesse) mais qui est admirablement traité par Claire Castillon. Si vous devez n’en lire ou faire lire qu’un sur le thème de la pédophilie et des relations incestueuses, ce sera celui-là…

Le souffle du puma

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De Laurine Roux
Paru chez L’Ecole des loisirs

De ceux qu’on aime, de ceux qu’on a aimés, il reste toujours quelque chose. Une sensation sur la peau, un petit rien qui palpite. L’amour est un oiseau, aussi fragile que capable de s’élever jusqu’aux astres. De ceux qu’on aime, de ceux qu’on a aimés, demeure toujours une lumière, pareil au soleil qui persiste sous les paupières quand on ferme les yeux.

Ce roman a comme point de départ deux thèmes passionnants : l’archéologie et la civilisation Inca. La dimension historique est forte et s’appuie sur une histoire vraie et ô combien passionnante : trois momies sont retrouvées et vont, peut-être livrer leurs secrets. L’autrice brode habilement à partir des informations scientifiquement récoltées pour nous offrir le récit des derniers mois des enfants sacrifiés. Bien que fictif, ce récit sonne très juste et le lecteur se passionne vite pour le sort de la rebelle Poma. Par ailleurs le récit alterne avec une intrigue plus contemporaine mettant en scène des chercheurs étudiant les momies. Les deux intrigues évoluent harmonieusement en parallèle et se répondent.
Pourtant, même si le sujet était passionnant, je suis restée un peu en dehors du récit qui ne m’a pas touchée autant qu’il l’aurait pu. Tout d’abord, en raison d’une narration un peu trop impersonnelle là où il aurait fallu une explosion d’émotions et ensuite parce que le texte ne va pas assez en profondeur selon moi et ce, dans les deux époques.

Griffes

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De Malika Ferdjoukh
Paru chez l’Ecole des loisirs

Morgan’s Moore, au nord de l’Angleterre. Ses villageois, ses notables, son unique auberge et ses crimes épouvantables… Un crime non élucidé reste à ce point mystérieux que Scotland Yard a dépêché sur place le superintendant Tanyblwch et son jeune adjoint, Pitchum Daybright, tout juste diplômé de la Royal School of Studies in Criminology. Ce dernier voit d’un mauvais oeil les interventions de Flannery, la fille des aubergistes, qui est convaincue de pouvoir les aider dans leur enquête. Non seulement, Miss-Je-sais-Tout-sur-Tout a la langue bien pendue, mais elle a le chic pour lui faire monter le rouge aux joues. Il faut dire que la demoiselle est une peste fort charmante…

Une fois la superbe couverture de François Roca soulevée, le récit entraîne le lecteur dans une enquête haletante à l’ancienne

Ce sympathique cosy mystery pour la jeunesse propose une ambiance so british épatante avec une enquête bien menée, autant du côté de Scotland Yard avec des inspecteurs extrêmement sympathiques, que du côté des néophytes, avec une héroïne enquêtrice en herbe extraordinaire. Ce dernier personnage contribue énormément au succès de ce roman, de mon point de vue.

Il en résulte un récit pétillant, dynamique et drôle, sans temps morts, suffisamment long et travaillé pour que l’enquête ait du sens.
Une lecture rocambolesque et pleine de surprises, qui tient ses promesses jusqu’au bout… tout comme l’autrice dont la plume promet chaque fois une belle aventure.

Aliénor fille de Merlin, partie 4 Le royaume des korrigans

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De Séverine Gauthier
Paru chez l’Ecole des loisirs

Quel désastre ! Le tremblement de terre a fait des victimes parmi les rats de l’Arrée. Malgré leurs efforts, Aliénor et Lancelot n’ont pas réussi à secourir tous les survivants prisonniers des décombres. La fille de Merlin, désemparée, finit par douter de l’utilité de ses pouvoirs druidiques. Elle se trompe, pourtant. Lancelot a besoin de son aide pour récupérer le glaive que les Korrigans lui ont volé. Mais l’aventure est des plus risquées. Si par malheur, les deux amis sont repérés, ils seront jetés dans les geôles de pierre. Et soyez sûrs que Boléguéan, le roi des Korrigans, ne les laissera jamais partir…

Nous reprenons tellement pile là où nous nous sommes arrêtés que ça en est presque déroutant. Le principe du cliffhanger est sympa mais cela finit par faire des aventures tronquées, réparties sur plusieurs tomes. Pour autant, quel lecteur ayant tout juste tourné la dernière page de la partie 3 pourrait ne pas se ruer sur la partie 4 ? Aucun certainement…
Nous retrouvons donc nos héros en bien mauvaise posture. Le tandem Aliénor Lancelot fonctionne de mieux en mieux. Cette belle amitié et cette belle complémentarité font plaisir à voir. On est tout de suite remis au diapason des événements, avec une première partie mêlant action, mais aussi émotion.
La personnalité d’Aliénor continue de s’affiner, pour le meilleur.
Les autres personnages sont également très attachants et c’est un plaisir de retrouver toute cette petite troupe.
Côté action, nous sommes servis dans cette nouvelle aventure. Pas de repos pour les braves !
Tout cela est parfaitement dosé. Le rythme est soutenu, l’humour omniprésent…

Cette saga confirme encore une fois son excellence, avec une nouvelle aventure d’Aliénor pleine de magie et d’espièglerie, qui fait mouche !

Là où règnent les baleines

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De Jolan C. Bertrand
Paru chez l’Ecole des loisirs

Roanne adore les romans d’horreur et la natation synchronisée, d’accord, mais elle avait vraiment d’autres projets que de partir passer l’été chez son oncle Kierzic, qu’elle ne connaît même pas ! Ce type aussi grincheux que mystérieux vit en solitaire dans un phare planté au large de la côte Atlantique, avec pour toute compagnie une mouette rieuse et les rumeurs de l’océan. Dès son arrivée, Roanne est déterminée à s’en aller au plus vite de ce tas de caillou désert. Désert, vraiment ? Dans la bourgade du coin, on raconte que des naufrages auraient lieu les soirs de pleine lune. Au même moment, un bateau de pêche est porté disparu. Et d’où vient cette voix d’enfant qui l’appelle chaque nuit ? Plus le temps passe, plus Roanne se demande si Kierzic ne serait pas un…

Une fois n’est  pas coutume, impossible de résister à l’attraction de cette splendide couverture. Ayant de surcroit apprécié Les sœurs hiver du même auteur, et sur la base d’une quatrième de couv prometteuse, j’ai donc dégusté ce roman comme il se doit.

Ici encore Jolan Bertrand met en place une ambiance qui fonctionne très bien et est très agréable. On est totalement dans le ressenti et les émotions et le lecteur est vraiment invité à partager cette aventure. Plusieurs thèmes sont abordés, à commencer par l’écologie, mais aussi la différence et l’adolescence avec un grand A puisque, comble de l’horreur, la jeune Roanne découvre qu’elle va passer ses vacances dans un endroit où la modernité n’a jamais mis le pied (en plus d’être expédiée chez un oncle inconnu au milieu de nulle part).

C’est par les yeux de Roanne que nous découvrirons petit à petit ce que cache cet îlot mystérieux. La jeune fille est un personnage formidable. Bien qu’un peu ronchon et parfois de mauvaise foi (c’est une jeune ado après tout, on ne peut pas lui en vouloir), elle est aussi intelligente, sensible, ouverte d’esprit et très courageuse. Des qualités qui ne peuvent que pousser le lecteur à l’apprécier.

Malgré une mise en place un poil longuette, ce roman est ensuite passionnant et bien équilibré. Il délivre un excellent message de tolérance, assorti d’une portée écologique intéressante. Une délicieuse aventure qui incite à voir le beau. Petite mention pour les pages illustrées du milieu qui sont tout simplement magnifiques !

Sauveur & fils, saison 7

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De Marie-Aude Murail et Constance Robert-Murail
Paru chez l’Ecole des loisirs

En trois ans, bien des choses se sont passées au 12, rue des Murlins. Le Covid a semé la pagaille et Sauveur s’est pris de plein fouet une vague de troubles psy générés par la pandémie. Il est débordé alors qu’il devrait s’occuper davantage de Léo, sa fille de dix-huit mois, mieux épauler sa femme, voir ce qui cloche chez Paul, faire la demande d’adoption du petit Grégoire, rendre visite à Koslo toujours plongé dans le coma depuis trois ans.
Et s’il veut enfin dormir, il devrait arrêter de boire autant de café pour se mettre à la chicorée. Car il est fatigué, très fatigué, tout comme ses patient·e·s.
Ariane Peugeot, jeune prof de SVT, est à deux doigts de démissionner, mais s’inquiète pour sa classe de CP, les Causes Perdues, ces élèves de la 4ème poubelle de son collège. Alma Labatut, conseillère pénitentiaire, a elle aussi envie de jeter l’éponge et de lâcher son groupe de parole d’hommes violents. Des CP, eux aussi ? Mais les causes perdues ne sont jamais désespérées. A condition d’y croire. Et Sauveur y croit.

Après une longue interruption, voici la saison 7 de Sauveur & fils. Les précédents tomes s’étaient plutôt bien enchaînés, il semblait donc probable que l’aventure en resterait  là. Mais fort heureusement, ce n’est pas le cas et quel bonheur de retrouver le si charismatique Sauveur, sa famille et ses patients. Il faut en effet avouer que tout est passionnant, dans ce roman, autant le côté rue, avec l’activité de psy de Sauveur, que le côté jardin, avec sa vie perso.
Les premières craintes quant à une baisse de niveau éventuelles sont vite balayées et le lecteur replonge aussi sec dans cette sympathique ambiance, avec l’impression de retrouver des vieux copains. Le rythme est dynamique malgré un lapse de temps court (trop court, indubitablement) et le côté “tranche de vie”.
Sauveur & fils continue de fonctionner du tonnerre et se positionne à la pointe de l’actualité, avec une évocation des confinements et de l’impact de la covid sur nos vies. Toujours avec justesse, sans stigmatiser. C’est une saga plaisante à lire et qui fait du bien au moral.  Un vrai doudou !

Mémoires de la forêt, tome 2 – Les carnets de Cornélius Renard

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De Mickaël Brun-Arnaud
Illustré par Sanoé
Paru chez l’Ecole des loisirs

Les festivités d’automne débuteront bientôt à Bellécorce. La forêt prend des airs de fête et tout le monde s’y prépare. Mais, chez Archibald Renard, arrive soudain un visiteur qui risque bien de gâcher les réjouissances : Célestin Loup prétend, documents à l’appui, être le véritable propriétaire de la librairie, qui aurait appartenu à son grand-père.
Expulsé de ce lieu qui est toute sa vie, Archibald doit faire la vérité sur cette histoire. Accompagné de son neveu Bartholomé, il part en quête des carnets que son propre grand-père, Cornélius, désormais incapable de s’exprimer par lui-même, a confié à une mystérieuse société secrète. Et celle-ci semble déterminée à s’assurer que le renard est digne des souvenirs de son ancêtre…

Quelle joie de retrouver Archibald et sa librairie dans cette ambiance toute douce. Malheureusement, le drame survient prestement en la personne de Célestin Loup. Cela donnera lieu à une quête (sur le même modèle que le tome 1), où Archibald mène l’enquête pour retracer le passé de son aïeul Cornélius au gré de ses rencontres. Si nous recroisons certains personnages avec plaisir en clin d’œil à la première aventure, nous en rencontrons également des nouveaux, notamment Bartholomé, qui restera certainement un personnage de premier plan dans les tomes à venir. Pour autant, les deux tomes peuvent se lire séparément. Une nouvelle fois, le thème principal est difficile (deuil, transmission, trahison, secrets de famille) mais la tendresse de l’auteur pour ses personnages et la douceur de l’ensemble rendent la lecture agréable. Le ton est juste, le propos plein de sensibilité et de délicatesse… L’intrigue est quant à elle d’une complexité plus abordable que celle du premier tome, donc mieux adaptée au lectorat cible. C’est une bonne chose. Comme je suis un poil plus âgée que le lectorat cible en question, j’ai en revanche trouvé ce tome en-dessous du premier qui avait été un coup de cœur : l’intrigue plus simple (qui présente quelques facilités) conserve le même schéma et m’a en comparaison moins emportée. Par ailleurs les thèmes et sous-thèmes abordés peuvent avoir du mal à toucher les plus jeunes lecteurs, tout en séduisant en revanche les plus “grands”. J’espère retrouver l’élan initial tant apprécié dans le tome 1 dans la prochaine aventure à venir… Le mot de la fin revient aux illustrations, toujours aussi réussies et en harmonie, voire en prolongement, du texte.

Balto tome 3, L’homme à la torpédo rouge sang

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De Jean-Michel Payet
Paru chez l’Ecole des loisirs

Paris, 1922. Le soir de son anniversaire, Madame Gambette, la mère adoptive de Balto, ne rentre pas à la roulotte. Malaise ? Rendez-vous secret ? Enlèvement ? Notre gars de la Zone alerte Émilienne, sa complice journaliste, alors que dans la ville, les disparitions se multiplient : une pharmacienne, un confiseur, un invalide de guerre, un juge à la retraite… Madame Gambette figure-t-elle sur cette macabre liste ? Quel est le but de cet assassin qui sévit dans les rues de Paname, et disparaît à bord de sa Torpédo rouge sang ? Les enquêteurs sont sur les dents, la presse s’enflamme et, du théâtre du Grand Guignol au vélodrome d’hiver, Balto désespère de retrouver sa daronne… avant qu’il ne soit trop tard.

Quelle joie de retrouver Balto, ce héros tellement sympathique. Sa gouaille fait plaisir à lire mais il faut bien quelques pages, voire chapitres, pour se remettre dans l’ambiance de cet argot si singulier. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’argot est un vrai plus à l’expérience de lecture, pour une meilleure immersion dans l’histoire et colle parfaitement à l’ambiance et à la période historique, un Paris des années 20 plus vrai que nature dans ce récit encore une fois bien documenté. Cette recette qui a fait l’originalité des deux tomes précédents fonctionne toujours aussi bien dans celui-ci.
L’intrigue, bien construite, va de rebondissements en rebondissements, montant savamment en puissance. Le malfrat mène Balto, Émilienne et la maison Poulaga par le bout du nez et… nous avec ! Un bon scénario policier historique qui ménage ses effets, alternant suspense, humour et émotion et saura sans aucun doute gagner le cœur de ses lecteurs.