Monthly Archives: September 2013

Kit pâtisseries gourmandes

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Couv-patisserie-350x355Écrit par Madeleine Deny
Illustré par Virginie Desmoulins et Seymourina Cruze-Ware

Un coffret alléchant pour préparer d’adorables biscuits, des tartes de saison, l’inévitable fondant au chocolat, un financier et un quatre-quarts.
Ces recettes simples sont accessibles à tous.
Des trucs et astuces parsèment l’ouvrage pour varier les plaisirs et personnaliser ses réalisations (glaçage, conversion de poids…).

Vous venez de réaliser avec appréhension que les prochains vacances de vos charmants bambins seront les vacances de la Toussaint… Pas de panique, Monique !

Les éditions Tourbillon proposent un joli coffret de cuisine pour occuper petits et grands. Le coffret vous simplifie la vie en fournissant aussi les petits moules et emporte-pièces qui vont bien. Il suffira ensuite de suivre les explications du petit livret de recettes.

Suffisamment explicatif et simple à suivre, il propose quelques recettes généralement appréciées des enfants. Des classiques et surtout un génial gâteau au chocolat, mais aussi quelques recettes plus élaborées et des tartes. Tout est réalisable par les petites mimines, avec un peu d’aide éventuellement. Ce coffret permet de réaliser vite fait un petit gâteau pour le goûter.

Nous avons testé toutes les recettes, chacun les adaptera à ses goûts (plus ou moins de sucre, etc.), toujours est-il qu’elles fonctionnent ! Il n’en restera pas une miette…

Le fil de soie

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fil-de-soieCécile Roumiguière
Illustrations Delphine Jacquot
Editions Thierry Magnier

Marie-Lou aime regarder sa grand-mère travailler : c’est une excellente couturière. Elle suit des yeux les doigts qui courent sur le tissu et l’écoute fredonner un chant dans une langue inconnue. Quel est ce chant ?
Marie-Lou sait que sa grand-mère cache un secret. Et pour son anniversaire, elle lui a demandé de le lui révéler. Elle le fera, à sa façon : en le brodant sur une robe de poupée. La petite fille découvrira ainsi le secret de sa famille et apprendra, enfin, d’où elle vient.

Un album pour les grands…
On ne trouve pas souvent d’albums pour les plus grands. Pourtant ils apprécient eux aussi les histoires illustrées !

Tout en délicatesse, le texte de Cécile Roumiguière et les illustrations de Delphine Jacquot s’associent et se complètent pour nous offrir un beau moment de poésie et de tendresse.

Marie-Lou grandit aux côtés de Mamilona, sa grand-mère couturière aux doigts d’or qui fredonne une chanson dans une langue que Lou ne comprend pas. Marie-Lou sent que cette chanson mystérieuse est la clef d’un lourd secret dont Mamilona ne veut pas parler tellement c’est difficile, tellement les mots sont dérisoires dans certains cas. Pourtant cette grand-mère avare de longs discours a su tisser des liens forts avec sa petite fille.

L’extérieur, hostile, avec des soucis à l’école et le cocon familial, tout en douceur, contrastent. C’est le cocon familial et son héritage qui donnera de la force à Marie-Lou. Car ce secret, c’est aussi son identité.

Sa grand-mère lui racontera d’où elle vient, sans mots, à sa manière… Pour que Lou ne perde pas le fil de son histoire.

Black out

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cvt_Black-out_1189Brian Selznick
Paru chez Bayard jeunesse

Ben et Rose aimeraient bien que leur vie soit différente…
Ben, qui vient de perdre sa mère, regrette de ne pas avoir connu son père. Rose rêve d’une mystérieuse actrice et collectionne dans un album les coupures de journaux retraçant sa carrière. Un jour, Rose lit dans la presse un article qui la fascine. Dés lors, chacun part en quête de son identité dans la ville de toutes les passions : New York. Seulement Ben vit en 1977, et Rose en 1927…

Le livre s’ouvre sur des illustrations de loups qui évoluent jusqu’au close-up (extrême close up, même). Cette entrée en matière saisit, intrigue… Le lecteur piaffe, direct sur les starting-blocks. Après cette mise en bouche, on attaque l’histoire sans mollir.
On découvre alors Ben, jeune (et récent) orphelin.
Puis les images reviennent. Le lecteur estomaqué découvre alors une seconde histoire, mettant en scène Rose, énigmatique jeune fille. L’histoire de Rose est racontée en images, des images qui remplacent merveilleusement bien les mots. Le livre alternera les passages écrits sur Ben et dessinés sur Rose, à 50 ans d’intervalles.
Ils vivront des destins similaires, partant tous deux pour la grande ville de New York à la recherche d’une personne qui leur est chère, tirés en avant par des convictions intimes, une force intérieure incroyable, parce qu’il le faut.

Black out a obtenu le prix sorcières 2013 et il le vaut bien.

C’est original, beau et très bien écrit. Un excellent roman qui tient parfaitement la route !

Pour finir, je dirais juste… « Nous sommes tous au fond d’un trou, mais certains regardent les étoiles. »

Le coeur en braille

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coeur en braillePascal Ruter
Paru chez Didier jeunesse

Jusque là, pour Victor, une année scolaire c’est du saut à l’élastique sans l’élastique. Ce qu’il préfère ? Écouter les Rolling Stones, se gaver de loukoums avec son copain Haïçam, parler mécanique avec son drôle de père… Quand il ne s’amuse pas à planquer le PQ des toilettes des filles, il essaie d’échapper aux punitions qui pleuvent sur lui comme la foudre sur le paratonnerre. Mais lorsque Marie-José, génie absolue, déboule dans sa vie un beau jour de contrôle de math, c’est tout son univers qui implose…

Voici un très beau roman, frais, léger et pourtant avec un réel fond. Un vrai roman, un roman de grand !

Les personnages sont hauts en couleur. Ils sont très marqués, chacun dans leur style, mais ça leur va bien et puis… il faut parfois se méfier des apparences.
Ainsi, Victor est un cancre avéré et pourtant, sa rencontre avec Marie-José changera tout. N’est pas cancre qui veut ! Nous ne doutions pas vraiment de ses capacités intellectuelles. Sa grande maîtrise du manuel Krebs et de l’univers des Panhard, son bagou et ses questionnements et réflexions profondes nous avaient mis la puce à l’oreille. Il ne manquait que le déclic. L’amour lui donnera des ailes et il réussira à devenir un élève moyen.
Surtout, ce changement radical dans sa vie lui permettra de devenir lui, ce qui n’est pas rien à son âge (il entre en quatrième). C’est même tout. Et nous serons soulagés de savoir notre héros sur de bons rails à l’âge où tout peut déraper.

Le ton est léger et drôle, je me suis laissée emporter (que dis-je nous nous sommes laissés emporter puisque toute la famille, sauf le petit dernier, l’a lu). Le texte est ponctué de passages pleins d’humour, on sourit et parfois on rit même franchement, ce qui en soi est un véritable tour de force. Écrire un roman à la fois intimiste et drôle, c’est beau, surtout lorsqu’il s’adresse à des adolescents.

Ce livre est un petit voyage dans l’univers intime d’un adolescent, un univers qui change du tout du tout cette année de quatrième. Ces changements se produisent subtilement, au fil du temps, presque à l’insu de Victor. Philosophe, celui-ci saura faire le point sur le chemin parcouru.

Un dernier point… Le titre est magnifique. Une histoire à lui tout seul. Avec la belle couverture d’Anne Montel, c’est un roman qui donne vraiment envie !

Druide

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druideOliver Peru
Paru chez Eclipse

1123 après le Pacte… Les druides règnent en maîtres sur la forêt. Un royaume millénaire. Ils conseillent les hommes. Du plus humble au plus puissant. Grâce à leur sagesse ancestrale. Lorsqu’un mal ancien refait surface, un druide va tenter d’empêcher une guerre fratricide d’éclater. Pour cela, il devra percer des mystères liés aux plus noirs secrets de la forêt.

C’est le coup de cœur ! J’en avais beaucoup entendu parler, mais il est toujours préférable de se faire son avis par soi-même. Je suis non seulement convaincue, mais complètement emballée. Déjà, les personnages sont formidablement charismatiques. Personnalités fortes, influencées par de lourds passés, ils n’en sont pas moins très humains également. Tantôt fourbes, tantôt loyaux et généreux. Des personnages courageux qui iront jusqu’au bout de la tâche qu’ils se sont fixée… L’intrigue est travaillée, dense, passionnante et parfaitement maîtrisée. Enfin, le sujet principal (les druides) est traité de manière plutôt originale par rapport aux classiques du genre. On entre très vite dans le roman qui démarre fort, avec le massacre de quarante-neuf soldats dans une citadelle pourtant réputée imprenable. Le druide Obrigan et ses deux apprentis seront chargés de mener l’enquête, mais le temps leur est compté avant que la guerre n’éclate. Nous suivrons leur cheminement, et chaque nouvelle piste nous plonge au cœur des mystères de la forêt, des luttes de pouvoir et de l’histoire ancienne. Tout s’imbrique parfaitement pour transporter le lecteur toujours plus loin, sans qu’il puisse vraiment reprendre son souffle (et sans trop en dévoiler à la fois non plus). Mais ce dernier ne sera pas au bout de ses surprises jusqu’à la fin, car le dénouement final est pour le moins étonnant. Le livre est bien écrit et bien construit : une belle réussite pour un moment de lecture très agréable, de ceux où l’on ne voit pas le temps passer.

La Malerune

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MalerunePierre Grimbert-Michel Robert
Version intégrale Éditions Livre de Poche

Une bien étrange paire se présente aux portes du château Garamont : un sorcier autoritaire et susceptible, accompagné d’un homme-loup aussi effrayant que noble de coeur. Pour la jeune Ariale, retenue prisonnière dans sa chambre, nul doute qu’ils ont un lien avec le chevalier Eras, son père mystérieusement disparu… Une compagnie d’aventuriers des plus inattendues naît alors. Zétide le puissant sorcier, Hogo le noble et monstrueux Lycante, la belle et farouche Lucia, et, bien sûr, Ariale partiront à la recherche du chevalier Eras et tenteront de percer le secret de sa quête.

Une trilogie de fantasy en un seul volume : tout pour me plaire !

Cette trilogie met en place un univers particulier qui requiert une assimilation plus ou moins longue avec beaucoup d’informations au départ. Cela n’est toutefois pas un point négatif puisque plus l’assimilation est exigeante, plus l’univers est marqué et spécifique, ce qui est toujours appréciable en fantasy. Le concept des deux mondes avec des plaques de jonction est très bien trouvé même si c’est un peu tout noir et tout blanc : les gentils d’un côté, les méchants de l’autre (ce sont d’ailleurs ces derniers qui rompent l’équilibre). Le concept des runes magiques qui gouvernent les mondes est très sympa, lui aussi.

On retrouve malgré tout des éléments incontournables : il s’agit d’une longue quête qui regroupera des personnages traditionnels de ce genre d’activité, mais aussi des personnages inattendus, entre autres, un homme-loup, un homme oiseau en armure, une petite fille, etc. Du classique et du moins classique, donc, ce qui est encore un bon point puisqu’on retrouve les repères du genre, mais avec un souffle nouveau.

Les personnages ont des personnalités fortes et sont très attachants. J’ai beaucoup aimé le guerrier-loup et les deux pans conflictuels de sa personnalité. C’est très bien vu et ça apporte plus de profondeur. Une mention spéciale également pour Lucia, la guerrière au caractère de cochon et pour le sorcier amateur de bon vin ! Mon seul bémol, mais pas des moindres, concerne l’utilisation faite du golem. Je trouve dommage d’avoir utilisé le nom d’une créature connue et mythique pour quelque chose qui n’a rien à voir.

La quête est bien amenée également et étalée stratégiquement dans le temps. Il se passe toujours quelque chose et même si nos héros combattent beaucoup, ils ne font pas que ça non plus, ce qui est également très plaisant à la lecture. Ils n’ont pas la vie facile et c’est tant mieux : on n’en attend pas moins de ce genre de roman ! Enfin, le dénouement comporte encore des rebondissements. On profite jusqu’au bout ! Pourtant, sans en dévoiler trop, je dois avouer que j’ai été un peu déçue par la toute fin, que je trouve un peu facile. Je veux bien que la rune ait des effets fabuleux, mais là c’est un peu trop malgré tout.

La trilogie est bien équilibrée, mais il est préférable de lire les trois tomes d’un coup, je pense. J’ai trouvé le tome 3 en dessous des autres de façon générale, c’est un peu dommage.

Je ne sais pas s’il s’agissait d’un projet à quatre mains dès le départ ou si d’autres circonstances ont motivé à l’écriture à quatre mains. Je n’ai pas trouvé d’indications à ce sujet sur Internet. Je vais tâcher de me renseigner…

Merci au Livre de Poche et à Livr@ddict pour ce beau partenariat dont la lecture aura été très plaisante.

Légende

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LegendeDavid Gemmell
Traduction Alain Névant
Paru chez Bragelonne (en grand format) et Milady (en poche)

Druss est une légende. Ses exploits sont connus de tous. Mais il a choisi de vivre retiré loin des hommes, au sommet d’une montagne. Là, il attend son ennemi de toujours : la mort. Dros Delnoch est une forteresse. C’est le seul endroit par lequel une armée peut traverser les montagnes. Protégée par six remparts, elle était la place forte de l’empire drenaï. C’est maintenant le dernier bastion, car tous les autres sont tombés devant l’envahisseur nadir. Et le vieux guerrier est son seul espoir.

J’avais très envie de relire du Gemmell après la formidable découverte de la trilogie Troie. C’est finalement sur Légende que j’ai jeté mon dévolu. Je dois avouer une petite déception par rapport à Troie car il me manquait une base historique solide. On sent bien ici que les tenants et aboutissants du passé sont loin d’être insignifiants mais ils n’ont pas l’envergure de la mythologie grecque ! Malgré tout, le lecteur est transporté dans cette bataille désespérée et sans merci, aux côtés de personnages attachants.

Il n’y a pas à dire, cet auteur s’y entend pour créer des personnages hauts en couleur. Druss, à la fois si fort (et humain sous la carapace) est époustouflant. Rek est intriguant, on sent qu’il recèle un fabuleux potentiel, Virae a une personnalité forte et sympathique et les moines chevaliers sont une excellente trouvaille. J’aurais aimé que les archers si mystérieux soient plus mis en avant et en apprendre un peu plus sur eux… Enfin, j’ai apprécié le sens de l’honneur et le côté chevaleresque du chef de guerre ennemi.

J’ai passé un excellent moment en compagnie de Druss la Légende sans toutefois retrouver les délicieux frissons que m’avait procuré la lecture de Troie. Je compte bien poursuivre la découverte de cet auteur, dont j’apprécie beaucoup le style, en espérant avoir à nouveau l’occasion de tomber sur une perle…

Les Haut Conteurs, tome 2 : roi vampire

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haut conteurs2Patrick Mc Spare et Olivier Péru
Paru chez Scrinéo Jeunesse

Paris, hiver 1190. Débarqués au coeur de la plus grande ville du Monde connu, le jeune Roland, Mathilde, Ruppert et Salim poursuivent un double but: retrouver William le Ténébreux, l’ami disparu, et découvrir les secrets de Vlad, le maître vampire. Ce démon est-il réellement mort dans les forêts anglaises, ou attend-il son heure pour frapper encore ? Pire encore, un traître se cache-t-il parmi les quatre aventuriers, comme tout semble l’indiquer ? Happés par le tumulte populaire de la Fête des Fous, Roland et ses compagnons vont croiser nombre d’individus pittoresques. Cérémonies noires, complot royal, créatures infernales, prophéties du Livre des Peurs, tous les ingrédients d’un mélange fatal sont réunis pour sceller le sort de nos héros. Pourtant, ils sont des Haut Conteurs et ne reculeront pas, jusqu’à vaincre ou périr. Roland « Coeur de Lion » en tête. Le Mal rôde, la mort avance masquée. C’est la fête des ombres, c’est la fête des fous !

J’ai enchaîné avec ce tome 2 qui se présente de façon tout aussi sympathique que le tome 1. La couverture invite à la lecture. Il n’y a pas à dire, c’est sympa d’avoir des auteurs illustrateurs ! Nous retrouvons également les illustrations en pleine page qui ponctuent le récit et une carte avec les principaux endroits cités dans le récit, c’est toujours appréciable et très agréable.

Nous voici de nouveau en compagnie de Roland, qui semble sortir mûri de toutes ces aventures et continue à honorer bravement sa nouvelle situation. Il prend de plus en plus d’envergure, même si sa jeunesse et la relative nouveauté de sa situation entraînent des incertitudes et des questionnements, qui rendent le personnage très sympathique et surtout terriblement humain. Une fois de plus, il montrera tout son courage dans ce tome et même si son avenir reste incertain, il continue à aller de l’avant. Il se rendra à Paris avec Mathilde, à la recherche de William le Ténébreux qui a disparu. Ils ne pensaient pas se trouver de nouveau confrontés à Vlad aussi vite. Ils croiseront également le chemin de Lothar Mots-dorés, un ancien Haut Conteur obsédé par le Livre des peurs qui tient l’un des rôles principaux de ce tome. Bien sûr, le Livre des peurs restera l’une des priorités des Haut Conteurs.

Le rythme reste tout aussi soutenu que dans le premier tome, juste ce qu’il faut pour qu’il se passe toujours quelque chose d’intéressant, mais sans faire dans la démesure non plus. Pour ma part, la lecture a été encore plus intense pour ce tome-ci. De nouveau, des mystères subsisteront et des rebondissements surviendront jusqu’à la fin, un vrai délice.

Le style est toujours aussi agréable. On nous rappelle qu’il s’agit d’un roman jeunesse avec les nombreuses notes de bas de page expliquant les mots plus compliqués. Je trouve pour ma part qu’il est toujours à la frontière entre le roman jeunesse et adulte, d’autant que l’arrière-plan historique de celui-ci, ainsi que les complots et cultes sataniques sont complexes. Cela dit, c’est aussi ce qui fait la force de cette aventure.

L’écriture à quatre mains reste toujours aussi efficace et fluide. Les auteurs se passent la main sans que le lecteur ne s’en aperçoive, donc pari réussi ! Ce tome 2 fonctionne tout aussi bien que le 1, même si c’est cette fois la plume de Patrick McSpare qui domine (contrairement au tome 1).

En outre, et c’est loin d’être un détail, les vampires retrouvent ici leurs lettres de noblesse, bien loin des clichés sirupeux qui sont désormais légion dans cette thématique…

En résumé, c’est un livre bien écrit, très intéressant et rondement mené. Succès et plaisir garantis !

Merci à Scrinéo Jeunesse et Livr@ddict pour ce magnifique partenariat. Cette série est décidément mon premier coup de cœur 2011. La bonne nouvelle c’est que le tome 3 est prévu pour le printemps, il me semble…

Les Haut-conteurs, tome 1 : la voix des rois

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Haut conteursOlivier Péru et Patrick Mc Spare
Paru chez Scrineo Jeunesse

1190, Tewkesburry, royaume d’Angleterre. À treize ans, Roland ne rêve que de voyages, de chevalerie et d’aventures. Seulement ses parents ont besoin de lui pour tenir l’auberge familiale. Il ne connaît le monde que par les gens de passage, et son meilleur ami, l’ennui, semble bien décidé à lui gâcher son existence. La venue d’un Haut Conteur au village va tout changer. Le prestigieux chasseur d’histoires et d’énigmes enquête sur les mystères de la forêt de Dean et sur les goules qui s’y cachent. Il ne craint pas les croque-cadavres et s’enfonce seul dans les ténèbres, nuit après nuit… mais un matin, il ne revient pas. L’histoire a-t-elle mangé celui aurait dû la raconter ? C’est ce que va tâcher de découvrir Roland… et peut-être deviendra-t-il lui-même Haut-Conteur ?

Un livre jeunesse, qui a tout d’un « grand ». Ce roman est très bien mené et les premières impressions positives de la couverture et du résumé se confirment très vite. Le style est agréable, les personnages hauts en couleur et l’intrigue suffisamment complexe pour retenir l’attention jusqu’au bout et réserver des surprises. Le jeune Roland, que rien ne destinait à l’Aventure, s’avère tout à fait efficace et son jeune âge ne l’empêche pas de prendre courageusement une part active dans les événements. La conteuse Mathilde est un puits de connaissances et le pilier de cet épisode, même si elle a une fâcheuse tendance à se jeter tête baissée dans la mêlée. Le tandem Mathilde-Roland fonctionne très bien. Les personnages secondaires, comme Corwyn, William le Ténébreux ou le shérif Wickle sont également intrigants et sont loin de faire pâle figure.

La description du quotidien au 12ème siècle est très bien rendue et on imagine tout à fait la vie de l’époque. Les superstitions, légendes et réactions des villageois y semblent tout à fait à leur place.

La belle trouvaille de ce livre est sans conteste l’univers des conteurs, voyageurs à la cape pourpre, qui possèdent la voix des rois et racontent des histoires incroyables. On apprendra que leur voix est effectivement un instrument puissant. Lors de leur quête pour retrouver les pages d’un livre vieux comme le monde, ils seront confrontés à des créatures maléfiques et un ennemi terrifiant extrêmement puissant…

Un univers original, donc, et très captivant.

Tout cela donne un roman parfaitement réussi et le lecteur, séduit, passe un excellent moment en compagnie des Haut-conteurs, d’autant que la fin réserve des surprises particulièrement bien vues.

La mécanique du coeur

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mecanique du coeurMathias Malzieu
Paru chez J’ai lu

Edimbourg, 1874 : le jour le plus froid du monde. Lorsque Jack naît, son cœur gelé se brise immédiatement. La sage-femme le remplace par une horloge et le sauve. Depuis lors, il doit prendre soin d’en remonter chaque matin le mécanisme. Mais gare aux passions ! Le regard de braise d’une petite chanteuse andalouse va mettre le cœur de Jack à rude épreuve…

Ce livre est certes court, mais recèle un concentré d’émotions. Il mêle subtilement des réflexions d’ordre général et des situations fantastiques pour un résultat très original et saisissant. On pénètre ainsi dans un univers comportant des aspects très réels tout en dégageant une atmosphère complètement onirique… Un univers particulier où la vie est dure pour un jeune garçon pas comme les autres auquel toute passion, quelle qu’elle soit, est interdite. Bien entendu, comme souvent, la vie en décidera autrement et lui fera vivre une immense passion. Le conte incite à la réflexion et on alterne entre le fatalisme, la pitié et la sévérité à l’égard de Jack qui a quand même une petite tendance à tout faire juste comme il ne faut pas. Le personnage de la belle andalouse est très attachant également. Quant au visuel de couverture, n’en parlons pas : c’est un petit bijou !!!

Je suis sortie de cette lecture le regard vague, avec une légère amertume, mais aussi avec la certitude d’avoir vécu une belle aventure, emportée par la grande quête de Jack.

Je connaissais Mathias Malzieu le chanteur (que j’apprécie particulièrement, d’ailleurs) et je viens de découvrir Mathias Malzieu l’écrivain qui est tout aussi bon. Il a su trouver un style bien à lui, c’est un vrai régal.