d’Alex Alice
Paru chez Rue de Sèvres
Après avoir visité la Lune et Mars, Les Chevaliers de l’Ether semblent tristement cloués au sol depuis l’échec de leur tentative visant à convaincre l’Empereur Napoléon III de secourir les Martiaux. Le jeune Séraphin a été jeté en prison, et la Princesse de Mars est détenue pour être exhibée lors de l’Exposition Interplanétaire qui doit s’ouvrir à Paris, le 25 avril 1875 en présence de leurs Majestés les Empereurs de France et d’Allemagne.
Afin de pousser les dirigeants du monde à dénoncer les crimes commis par la Prusse sur Mars, nos héros vont donc devoir libérer la princesse, ou tout au moins ses fabuleux pouvoirs mentaux.
Et ainsi, au nom de la concorde entre les peuples, Hans, Sophie et Séraphin, aidés de Loïc, du capitaine Schneidig et de la journaliste Jocaste Daumier n’ont plus le choix : ils doivent braquer l’Exposition ! Mais à quel prix ?
Ce tome 6 est présenté comme le dernier, avec notamment un énoooorme bandeau indiquant “La fin du voyage”.
On y retrouve nos héros préférés, avec une intrigue qui se passe cette fois en France, bien que centrée sur l’avenir des Martiaux. Les personnages ont mûri, sans toutefois renoncer en rien à leurs idéaux et leurs convictions. C’est la grande force de l’intrigue : ici on ne renonce devant rien, jamais. Le mot “impossible” est rayé du vocabulaire. Ils échafaudent les plans les plus fous et vont jusqu’au bout, sans rien lâcher. Pour autant, l’intrigue ne se limite pas à cela. Les événements s’enchaînent, avec une belle montée en tension, un rythme très soutenu, pour une aventure palpitante et haute en couleurs, qui se paie par ailleurs le luxe de quelques touches d’humour sympathiques.
L’auteur mélange fort à propos l’Histoire, les sciences et la fantaisie pour nous offrir une aventure hors du commun et plus que prenante, avec une morale anti-impérialiste totalement assumée. Et en plus, c’est beau ! Les illustrations sont toujours aussi grandioses (et toutes douces). L’exposition interplanétaire ouvre la voie à des planches tout simplement sublimes. On sent qu’Alex Alice s’est éclaté et on en prend plein les mirettes.
Pour autant, l’aventure semble loin d’être terminée. Certes, un volet se ferme avec ce tome mais c’est pour mieux repartir vers de nouveaux horizons lointains car tout n’est pas dit et nos héros ont encore du pain sur la planche. On nous annonce d’ailleurs d’ores et déjà une autre aventure en parallèle sur Venus : “Les Chimères de Vénus” avec Alain Eyroles au scénario et Étienne Jing aux illustrations.