De Cyrille Pomès
Paru chez Rue de Sèvres
En bord de Méditerranée, lorsque les vacances sont terminées, les estivants désertent les plages et hors-saison, chacun tue le temps comme il peut en attendant le mois de juillet. C’est au cœur de ce quotidien où l’ennui n’est jamais loin que vivent Gabriel, surnommé Cosmos car il semble venir d’une autre galaxie, et Luna, fille populaire, redoutée et admirée sur les réseaux sociaux.
Le jour où la foudre s’abat sur l’antenne-relais de la station balnéaire : Internet, téléphones et réseaux sociaux sont coupés et le blues s’abat définitivement sur la petite bande à laquelle ils appartiennent. Obligés de faire bouger les lignes qui régissaient jusqu’ici la cour du collège, ils vont apprendre dans ces conditions à réinventer leur quotidien 2.0.
Cette BD m’a attiré l’œil direct ! Je trouve la colorisation d’Isabelle Merlet très réussie. C’est doux, classe et très agréable à l’œil. A l’inverse, Je suis moins emballée par le graphisme. Les illustrations de personnages, bien que très expressifs, m’ont moins touchée, même si je dois reconnaître qu’elles collent bien avec le sujet. La quatrième de couverture proposait quant à elle une histoires d’ados privés soudainement de leur environnement technologique (et vital) : plus d’Internet, de réseaux sociaux ni de réseau tout court. Le trou noir !!!
Le ton est cash dès le début et pour parfaire l’immersion, le récit est ensuite exclusivement basé sur les dialogues des ados, bruts de décoffrage et pour le coup pas très classes, bien que criants de réalisme. L’intrigue va se concentrer sur un microcosme, ce qui colle parfaitement à la thématique ado (rires).
On commence donc par nous présenter le quotidien des personnages et leur mode de vie qui passe forcément par les réseaux sociaux, les codes qui y sont liés et la guerre de l’existence virtuelle via le nombre de likes, etc. Cela amène également à se poser la question de l’image que l’on souhaite donner, mais aussi à s’interroger sur la façon de communiquer et de créer du lien social. Pourquoi passer par un téléphone alors que l’on se côtoie et que l’on peut échanger “en vrai” ? Je n’ai pas la réponse à cette question et je pense qu’elle mérite une analyse longue et complexe, mais ce roman graphique dépeint la situation telle qu’elle l’est vraiment dans nos vies de tous les jours. Sans fard, sans complaisance et de façon objective.
La seconde partie concerne la panne de réseau, qui survient finalement de façon opportune lors d’une situation délicate susceptible de provoquer un emballement de type harcèlement. Une colossale catastrophe, donc. Un drame qui dure bien trop longtemps et va obliger les ados à réinventer leur mode de vie. Tout cela nous conduira à un dénouement plutôt sympa et plein d’élan.
Les thèmes sont intéressants, bien que pas forcément faciles, tout comme la vie elle-même. L’adolescence ne constitue qu’une phase d’apprentissage, peut-être pas la moins douloureuse… mais sans doute l’une des plus “entières”. Un roman graphique qui donne à réfléchir, avec une chronique sociale intéressante.