Monthly Archives: January 2016

Le jeu vidéo de Ratus

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RatusDe Jeanine et Jean Guion
Illustrations Olivier Vogel
Paru chez Hatier jeunesse

Dès qu’il rentre de l’école, Ratus s’installe devant son ordinateur pour jouer. Il joue tard le soir, très tard. Parfois, il est si fatigué qu’il s’endort devant son écran ! Un jour, un nouveau jeu l’emmène dans une grotte sombre… Il a peur, il veut arrêter le jeu, mais impossible ! Ratus n’est plus dans la réalité, il est prisonnier de son jeu !

Ratus existe depuis longtemps mais la collection a été complètement refondue.
Elle propose désormais 4 niveaux de lecture, en fonction de l’âge et des capacités du lecteur. Le jeu vidéo de Ratus est classé niveau 4, très bons lecteurs (8-10 ans et +).

Rien n’est laissé au hasard pour que le petit lecteur se prenne au jeu : présentation des personnages en image au début du livre, mots difficiles expliqués à la fin, illustrations sympas ici et là et petites devinettes pour prolonger le moment lecture et s’assurer que l’on a bien compris.

Le récit est très dynamique, l’histoire intéressante, avec suffisamment de rebondissements pour mener le lecteur jusqu’au bout sans effort. Enfin, le thème choisi, le jeu vidéo, parlera sans aucun doute aux enfants de cette tranche d’âge.

Une collection à suivre !

Sublutetia tome 1 – La révolte de Hutan

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SublutetiaD’Eric Senabre
Paru chez Didier jeunesse

Un roman pour ceux qui veulent savoir ce qu’il y a sous leurs pieds.
Avant cette sortie de classe, Keren et Nathan ne se connaissaient pas vraiment.
Séparés de leur groupe, ils se retrouvent seuls dans le métro. Perdus puis traqués, ils s’enfoncent dans les profondeurs de Paris, au cœur d’un monde qu’ils n’auraient jamais dû découvrir…

Un beau coffret qui claque, comprenant une boîte superbement illustrée, le tome 1 et le journal d’un sublutetien.

Ce roman plongera les jeunes ado dans un univers souterrain fantastique où l’on ne s’ennuie pas une seule seconde. En effet, ce monde idéal est menacé de toutes parts et le lecteur devra faire preuve de nerfs solides.  A toute allure, de rames de métro en pneumoplitains, de surprises en rebondissements, cette lecture ne peut qu’être menée tambour battant !

Avec un peu plus de recul, le fond invite à se poser de vraies questions…

Enfin, les réalisations techniques des sublutetiens ne manqueront pas d’épater le lecteur, par leur précision et leur inventivité. Le journal joint titillera sa curiosité et l’invitera à extrapoler un peu sur ce monde souterrain très riche.

Un très gros coup de cœur !

14-18

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14-18

De Thierry Dedieu
Paru chez Seuil jeunesse

Un livre hommage aux poilus, avec des images violentes et réalistes, pour dire la guerre là où les mots ne sont plus.
Une minute de silence à nos arrières grands-pères courageux.
Cette minute de silence correspond aux conditions presque réelles de lecture de l’album. Le livre s’ouvre sur cette confidence : «Chère Adèle, il n’y a plus de mots pour décrire ce que je vis.»…

Avec son grand et beau format, difficile de passer à côté.
Une fois qu’on l’a ouvert, difficile de l’oublier…

14-18 est l’un de ces livres d’exception. Un livre sans paroles, conclu par la lettre d’une femme de poilu et introduit par celle de ce même poilu à son épouse, qui dit l’horreur avec une terrible économie de mots. Entre les deux, place aux images. Des images qui en disent autant que les mots, voire plus. Des images qui racontent l’horreur de la guerre sans rien cacher mais sans en rajouter. Un bel hommage aux poilus, nos arrière-grands-pères courageux comme le dit la quatrième de couverture.

Le genre de livre qui vous donne la chair de poule sans tomber dans le pathos…

La folle rencontre de Flora et Max

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la folle rencontreDe Martin Page et Coline Pierré
Paru chez L’école des loisirs

Lorsqu’elle découvre l’étonnante lettre de Max, Flora est à la fois heureuse et troublée : elle reçoit si peu de courrier depuis qu’elle est en prison… Que peut bien lui vouloir ce garçon excentrique qui semble persuadé qu’ils ont des points communs ? Que peut-il partager avec une lycéenne condamnée à six mois ferme pour avoir violemment frappé une fille qui la harcelait ?

Max ne tarde pas à révéler qu’il vit lui aussi enfermé. Il a quitté le lycée après une grave crise d’angoisse. Depuis, il n’arrive plus à mettre un pied dehors et vit retranché chez lui, avec ses livres, son ordinateur, son chat gourmet et on ukulélé.

Flora et Max vont s’écrire, collecter chaque jour des choses lumineuses et réconfortantes à se dire, apprivoiser leur enfermement et peu à peu, avec humour et fantaisie, se construire une place dans le monde.

Au départ on ne voit pas bien ce qui peut lier les deux lycéens et puis cela se précise… Une façon de prendre la vie comme elle vient, des problèmes dans les rapports aux autres, une vive intelligence, un mal-être, des ados qui peinent à trouver leur place.

Finalement c’est bien de cela qu’il s’agit au fond, trouver sa place, devenir soi… Le gros morceau à digérer pour passer à l’âge adulte. Le truc super difficile pour lequel personne ne peut rien pour nous. Le truc qu’on doit tous affronter tôt ou tard.

La forme épistolaire apporte une grande fraîcheur au roman. La narration à deux voix est parfaite.
Aucun des deux ne s’apitoie sur son sort, on n’est pas là pour ça, mais la vérité est dite, toute crue mais en douceur et cela semble les soulager… parce qu’ils se comprennent, parce que c’est un vrai échange (plein de pudeur et d’autodérision).
On assiste à la transformation de nos deux ados qui, grâce à cet échange, vont évoluer, se dépasser et se construire. On a l’impression d’assister à l’éclosion de chrysalides, de passer de l’ombre à la lumière.

À lire et à relire, tellement le texte est riche sur et entre les lignes…