De Sophie Anderson
Traduction Marie-Anne de Béru
Paru chez l’Ecole des loisirs
Tout ce que veut Marinka, 12 ans, c’est un ami. Un véritable ami. Pas comme sa maison aux pattes de poulet. Bien sûr, la maison peut jouer à chat ou à cache-cache, mais Marinka voudrait un compagnon humain. Quelqu’un à qui elle pourrait parler, et avec qui elle pourrait partager des secrets. Mais c’est difficile quand votre grand-mère est une Yaga, une gardienne qui guide les morts dans l’au-delà. C’est encore plus difficile quand vous vivez dans une maison qui parcourt le monde, vous emportant avec elle. Pire encore : Marinka est formée pour devenir Yaga. Cela signifie pas d’école, pas de fêtes ni de camarades de jeu. Alors, quand Marinka tombe sur l’occasion de se faire un véritable ami, elle n’hésite pas à enfreindre toutes les règles… même si cela implique un dangereux voyage dans l’au-delà.
Ce roman revisite l’histoire de la Baba Yaga.
L’ambiance est sombre : la grand-mère est une gardienne qui guide les morts vers leur ultime destination (en résumé, c’est une sorcière dont elle semble posséder les attributs physiques, tout en ayant toutefois un cœur d’or), la maison abrite une porte vers l’au-delà, impose sa volonté à ses occupantes et marque son territoire avec une barrière en os humains, entre autres et pourtant, le récit est très vivant et lumineux.
Marinka, d’ailleurs, n’a d’intérêt que pour le monde des vivants, ce qui l’amènera à transgresser pas mal de règles. Livrée à elle-même en plein crise existentielle d’adolescence, elle fera beaucoup d’erreurs, ce qui la rendra antipathique par moments et touchante à d’autres.
Entre récit initiatique et roman d’aventure, ce roman propose une belle variation sur le thème de la Baba Yaga. L’univers est riche et intéressant, ainsi que l’évolution de Marinka et de la maison (la maison est un personnage à part entière. Et quel personnage fantastique !). Le récit émaillé d’éléments du folklore russe très sympas propose une approche originale… Les thèmes du choix de vie, des apprentissages, de la liberté, de la pression sociale et du deuil y sont abordés avec sensibilité et curieusement, il ressort quelque chose d’assez doux de ce roman qui, pourtant, n’était pas prédisposé à la douceur de par son thème de départ.