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Saga Pierre d’angle (tétralogie)

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Pierre d’angle tomes 1 à 4
De Pascale Quiviger
Paru aux éditions du Rouergue

Après deux années à sillonner les mers avec son équipage, le prince Thibault décide enfin de rentrer chez lui. Là-bas, sur son île natale, son père l’attend et compte sur lui pour régner sur le royaume de Pierre d’Angle après sa mort. Mais en chemin, une rencontre va bouleverser l’existence du Prince : un passager clandestin, Ema, une esclave en fuite. Ensemble, ils vont devoir faire face aux dangers qui guettent Pierre d’Angle. Premier tome d’une saga, «Le royaume de Pierre d’Angle» est un voyage bouleversant au cœur d’une histoire : celle d’une île, de son peuple et de leurs secrets.

Cette saga de fantasy en quatre tomes est un petit bijou. L’intrigue est très étoffée et pleine de surprises, avec une ambiance qui s’assombrit et gagne en densité au fur et à mesure de l’avancée. Chaque tome est relativement gros, permettant une immersion complète et profonde, pour une folle aventure qui dure, dans un univers riche et très travaillé. Les personnages sont extrêmement attachants, avec des personnalités fortes.

Le lecteur naviguera avec grand plaisir entre noirceur et humour, au fil d’un récit très prenant jusqu’au bout, servi par une belle plume… Pour ma part, cette saga est un coup de cœur, sans hésitation !

Saga Mathieu Hidalf

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De Christophe Mauri
Paru chez Gallimard jeunesse et Folio junior

À tout juste dix ans, Mathieu Hidalf est une légende. Sa spécialité ? Gâcher l’anniversaire du roi par une bêtise effroyable. Même s’il doit pour cela compromettre son rêve le plus cher : entrer à la célèbre école de l’Élite. Mais cette année, la fête risque de tourner au drame : les redoutables frères Estaffes ont rompu un serment magique et menacent de tuer le roi. C’en est trop pour Mathieu Hidalf : il ne laissera personne saboter à sa place le royal anniversaire !

Voilà une saga super sympa et parfaitement adaptée aux jeunes lecteurs qui n’y trouveront rien pouvant heurter leur sensibilité.
Le ton est léger et drôle.
L’intrigue est bien étoffée et monte sacrément en puissance, avec un final explosif.
Chaque tome apporte son lot de surprises et le fait d’avoir 5 tomes permet à la fois de prendre le temps, de s’immerger complètement dans un univers sympa et d’en prendre plein les mirettes.
Le personnage, quant à lui, séduit immédiatement la jeunesse (assertion étayée par un sondage sur un panel représentatif) mais peut chiffonner voire agacer les moins jeunes (attention, je n’ai pas dit la vieillesse !). En ce qui me concerne, j’ai dû attendre le second tome pour pleinement adhérer mais je ne regrette pas d’avoir persévéré, d’autant que le personnage principal évolue beaucoup au cours des tomes et de façon positive.
En bref, voilà une saga chaudement recommandée par La valse des pages !

Moon

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De Cyrille Pomès
Paru chez Rue de Sèvres

En bord de Méditerranée, lorsque les vacances sont terminées, les estivants désertent les plages et hors-saison, chacun tue le temps comme il peut en attendant le mois de juillet. C’est au cœur de ce quotidien où l’ennui n’est jamais loin que vivent Gabriel, surnommé Cosmos car il semble venir d’une autre galaxie, et Luna, fille populaire, redoutée et admirée sur les réseaux sociaux.
Le jour où la foudre s’abat sur l’antenne-relais de la station balnéaire : Internet, téléphones et réseaux sociaux sont coupés et le blues s’abat définitivement sur la petite bande à laquelle ils appartiennent. Obligés de faire bouger les lignes qui régissaient jusqu’ici la cour du collège, ils vont apprendre dans ces conditions à réinventer leur quotidien 2.0.

Cette BD m’a attiré l’œil direct ! Je trouve la colorisation d’Isabelle Merlet très réussie. C’est doux, classe et très agréable à l’œil. A l’inverse, Je suis moins emballée par le graphisme. Les illustrations de personnages, bien que très expressifs, m’ont moins touchée, même si je dois reconnaître qu’elles collent bien avec le sujet. La quatrième de couverture proposait quant à elle une histoires d’ados privés soudainement de leur environnement technologique (et vital) : plus d’Internet, de réseaux sociaux ni de réseau tout court. Le trou noir !!!

Le ton est cash dès le début et pour parfaire l’immersion, le récit est ensuite exclusivement basé sur les dialogues des ados, bruts de décoffrage et pour le coup pas très classes, bien que criants de réalisme. L’intrigue va se concentrer sur un microcosme, ce qui colle parfaitement à la thématique ado (rires).

On commence donc par nous présenter le quotidien des personnages et leur mode de vie qui passe forcément par les réseaux sociaux, les codes qui y sont liés et la guerre de l’existence virtuelle via le nombre de likes, etc. Cela amène également à se poser la question de l’image que l’on souhaite donner, mais aussi à s’interroger sur la façon de communiquer et de créer du lien social. Pourquoi passer par un téléphone alors que l’on se côtoie et que l’on peut échanger “en vrai” ? Je n’ai pas la réponse à cette question et je pense qu’elle mérite une analyse longue et complexe, mais ce roman graphique dépeint la situation telle qu’elle l’est vraiment dans nos vies de tous les jours. Sans fard, sans complaisance et de façon objective.

La seconde partie concerne la panne de réseau, qui survient finalement de façon opportune lors d’une situation délicate susceptible de provoquer un emballement de type harcèlement. Une colossale catastrophe, donc. Un drame qui dure bien trop longtemps et va obliger les ados à réinventer leur mode de vie. Tout cela nous conduira à un dénouement plutôt sympa et plein d’élan.

Les thèmes sont intéressants, bien que pas forcément faciles, tout comme la vie elle-même. L’adolescence ne constitue qu’une phase d’apprentissage, peut-être pas la moins douloureuse… mais sans doute l’une des plus “entières”. Un roman graphique qui donne à réfléchir, avec une chronique sociale intéressante.

L’incroyable voyage de Coyote Sunrise

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De Dan Gemeinhart
Traduit par Catherine Nabokov
Paru chez Pocket jeunesse

Coyote, douze ans, vit avec son père Rodéo dans un vieux bus scolaire. Ensemble, ils sillonnent les États-Unis au gré de leurs envies, embarquant parfois quelques auto-stoppeurs à l’âme en peine.
Quand Coyote apprend que le parc de son enfance va être détruit, elle décide de tenter l’impossible : convaincre son père de traverser le pays en quatre jours pour arriver avant les bulldozers. Un défi de taille, puisque ce dernier a juré de ne plus retourner sur les lieux de la tragédie qui les a précipités sur les routes, cinq ans auparavant.
Mais le voyage est parfois plus important que la destination…

Très gros coup de cœur !
Ce roman est une magnifique pépite dans un écrin de velours.

L’ambiance s’installe de suite : le ton est donné d’emblée. Léger, plutôt drôle. On sent qu’on embarque dans une aventure rocambolesque. La suite ne nous décevra pas. Si la légèreté s’effrite lorsque l’on apprend à mieux connaître les personnages et le pourquoi du comment, le ton ne devient pas plombant pour autant et reste très guilleret.
Un roman farfelu, joyeux, plein de peps…

Le road-movie s’étoffe au gré des rencontres (car Coyote et Rodéo sont des gens au grand cœur), des péripéties (qui se poursuivront jusqu’au bout sans mollir) et de l’interaction entre les personnages. Rien n’est téléphoné d’avance, tout est possible. Un petit grain de folie souffle sur cette épopée, entretenant un rythme soutenu et des aventures épiques. L’intrigue prône de belles valeurs, comme l’entraide et la valeur de la parole donnée, entre autres.
Un roman où personne n’a peur d’être ce qu’il est, un roman plein d’amour, un roman qui fait du bien…

Le scénario comporte également une face plus “sombre” avec le thème du deuil. Le deuil du père et le deuil de la fille, qui ne vivent pas cette tragédie tout à fait de la même façon, jusqu’à atteindre un point de non-retour. Cet aspect est traité de façon sensible et très juste, sans larmoyer, avec des passages très émouvants. La question de la gestion d’une tragédie par les adultes et la pression qu’ils peuvent (parfois inconsciemment) faire peser sur leur progéniture dans ce genre de situation est notamment au cœur du récit.
Un roman qui fait réfléchir aux choses importantes de la vie, un roman qui titille et fait battre le cœur un peu plus vite, un roman  juste et sincère…

Astrid Bromure – Tome 5 Comment refroidir le Yéti ?

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Astrid Bromure5De Fabrice Parme
Paru chez Rue de Sèvres

La neige tombe. Impossible de mettre le nez dehors ! Astrid s’ennuie, personne ne veut jouer avec elle. À la radio, on annonce que le Yéti vient de s’échapper pendant son transfert au zoo. Astrid se met alors en quête de cet homme des neiges peut-être pas si abominable…

Chouette, un nouveau tome d’Astrid Bromure, la série BD jeunesse chic et choc super classe. Cette fois, c’est au Yéti que sera confrontée Astrid, à moins que ce ne soit l’inverse…

Les illustrations soignées et d’une grande élégance sont toujours un régal pour les yeux. Astrid reste pétillante au possible. L’humour et les petites réflexions intéressantes sont également au rendez-vous. Dans cette aventure, ses parents seront beaucoup plus présents. L’attitude de la mère devient, du coup, un poil too much. Parallèlement, le suspense est moins marqué, le rythme plus tranquille…
Ce tome est, pour moi, un cran en-dessous des précédents, malheureusement.

La beauté des jours

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beaute des joursDe Claudie Gallay
Paru chez Actes sud

Jeanne mène une vie rythmée par la douceur de l’habitude. Elle était jeune quand elle a épousé Rémy, ils ont eu des jumelles, sont heureux ensemble et font des projets raisonnables. Mais Jeanne aime aussi le hasard, les surprises de l’inattendu. L’année du bac, un professeur lui avait fait découvrir l’artiste serbe Marina Abramovic. Fascinée par cette femme qui engage son existence dans son travail, Jeanne a toujours gardé une photographie de sa célèbre performance de Naples : comme un porte-bonheur, la promesse qu’il est possible de risquer une part de soi pour vivre autrement. Quand Jeanne s’amuse à suivre tel ou tel inconnu dans la rue ou quand elle calcule le nombre de bougies soufflées depuis son premier anniversaire, c’est à cet esprit audacieux qu’elle pense. Surtout cet été-là. Peut-être parce que, les filles étant parties, la maison paraît vide ? Ou parce que sa meilleure amie, qui s’est fait plaquer, lui rappelle que rien ne dure ? Ou parce qu’elle recroise un homme qu’elle a aimé, adolescente ? Jeanne se révèle plus que jamais songeuse et fantasque, prête à laisser les courants d’air bousculer la quiétude des jours.

Un rythme très lent, comme pour coller à la vie routinière de Jeanne, avec des grains de sable, de plus en plus présents. Des petits riens qui marquent un début de changement. Des questionnements, des tiraillements. Le lecteur assiste à un bouleversement, sans savoir quelle en sera la portée et navigue à vue entre les non-dits qui en disent parfois plus long que des mots. Jeanne finira t-elle par sortir du carcan de la routine et achever la transformation de la chrysalide ? Ou bien choisira t-elle de conserver telle quelle une vie qui ne lui déplaît pas tant que ça ?

J’ai trouvé cette lecture belle et touchante. Jeanne l’introvertie a su m’émouvoir.

Le jeu de l’oie de Cornebidouille

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3127020500512_jeu_de_loie_cornebidouilleD’après les livres de Magali Bonniol et Pierre Bertrand
Paru chez L’Ecole des loisirs/Playbac

Si tu ne manges pas ta soupe, je mange ton doudou ! Attention, Cornebidouille est bien décidée à vous avaler tout cru ! Il va falloir parcourir le plateau le plus vite possible et déjouer les pièges tendus par la célèbre sorcière. Un jeu de l’oie original et rigolo où vous devez réaliser les mimes et les défis lancés par la sublime, la magnifique, la grandiose Cornebidouille !

Il s’agit d’un jeu de l’oie revisité dans l’univers de la sorcière Cornebidouille.

Du coup, les règles sont simples à mettre en place et la partie peut commencer rapidement, ce qui contentera les plus jeunes. C’est un jeu plein de surprises et très participatif puisque les joueurs devront notamment proposer des mimes et relever des défis. Cela donne un côté dynamique et surtout cela permet de maintenir ce dynamisme jusqu’au bout de la partie. Autre point positif : les parties sont suffisamment courtes pour que les joueurs y mettent tout leur cœur, sans se lasser.

Enfin, sa petite taille (tout rentre dans la petite boîte cartonnée qui semble assez résistante) permet de l’emmener partout.

Je pense qu’on peut utiliser ce jeu et l’apprécier sans connaître l’univers de Cornebidouille mais autant en profiter pour associer le jeu aux livres et aller encore plus loin dans cet univers super sympa et plein d’humour.

Paris 2119

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Paris2119De Zep et Bertail
Paru chez Rue de Sèvres

Paris, nous sommes en 2119, l’ambiance est futuriste mais quelques éléments du XXIème siècle perdurent. Le métro existe encore mais la plupart des personnes préfèrent se téléporter via la cabine « Transcore «. Tout un chacun est systématiquement scanné et reconnu dans les espaces publics et privés. Les clones, les drones et les hologrammes sont monnaie courante. Tristan Keys vit dans ce monde dont il rejette le plus possible la numérisation. Tel un marginal, il continue à prendre le métro, à marcher dans les rues, à l’inverse, sa compagne Kloé est une adepte des déplacements inter-continents via le Transcore. Au cours de ses déplacements à pieds, il constate assez vite des comportements préocupants, des situations anormales. Que se passe-t-il vraiment dans ce Transcore ? Est-ce une simple téléportation pour ses utilisateurs ?

Une BD avec une “plastique” magnifique. Les personnages sont beaux, les décors superbes, c’est un vrai régal.

Le scénario propose quant à lui un récit d’anticipation assez classique et trop dense à mon goût pour fonctionner sur ce volume de pages. C’est d’ailleurs bien dommage car les découvertes s’enchaînent et le mystère est prenant. On se prend assez vite au jeu et on aurait vraiment envie d’en savoir plus ! La fin, qui n’en est pas vraiment une, est plutôt frustrante. Toute la mise en place de cet univers et de cette intrigue pour finir comme ça…

Cette BD existe en version “normale” (très belle et en grand format) couleurs et en version luxe lavis.

La rivière de satin

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la riviereDe Jean-François Chabas
Paru chez Didier jeunesse

Sine, 15 ans, se retrouve orpheline et contrainte de quitter New-York pour aller vivre à Hawaï chez son abjecte grand-mère Abigail. A peine a-t-elle le temps de poser ses valises, que le volcan de l’île se réveille et plonge l’archipel dans le chaos le plus total. Au cœur de ce décor apocalyptique, Sine croise la route du jeune Holokai, dont le charisme et “l’aloha spirit” provoquent immédiatement en elle un séisme… amoureux. Ensemble, ils vont prendre tous les risques et braver les éléments déchaînés, autant que leurs propres démons.

Un roman dépaysant et palpitant. Le rythme est rapide et soutenu, renforçant le sentiment d’urgence et de danger, et les aventures de Sine incroyables. C’est toutefois un peu too much par moments, ce qui tend à nuire à l’ensemble… En revanche, l’aloha spirit omniprésent et les éléments liés à Hawaï (mode de vie, façon de penser, langage, etc.) sont très agréables. Ils apportent une dimension exotique à l’histoire et lui donnent une âme forte.

En résumé, je qualifierais cette lecture d’agréable mais elle ne restera pas dans les annales !

Edelweiss

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EdelweissDe Cedric Mayen et Lucie Mazel
Paru chez Vents d’Ouest

Été 1947, Boulogne-Billancourt. Lors d’un bal typique de l’après-guerre, Edmond, jeune ouvrier chez Renault, rencontre Olympe, fille de politicien. Il ne se doute pas qu’elle va bouleverser sa vie. Passionnée d’alpinisme, la jeune femme n’a qu’un rêve : escalader le Mont-Blanc pour égaler la prouesse de son aïeule Henriette d’Angeville. Malgré son manque d’expérience, Edmond promet qu’il l’aidera à le réaliser. Seulement, le train-train quotidien et plusieurs drames vont petit à petit émousser leur détermination… Mais qu’importe, l’amour est plus fort que tout, dit-on. Et s’il est capable de déplacer des montagnes, il peut aussi aider à les gravir.

J’en entendais parler depuis un moment…

Cette BD mérite en effet d’être lue. L’histoire est belle et touchante. Il y est question d’amour et de montagne, de ténacité, de dépassement de soi… Le rythme est assez soutenu et les personnages principaux très attachants. Olympe est notamment une femme de tête, très en avance sur son temps ! Elle a une très belle personnalité.

Les illustrations, parées de belles couleurs tendres, sont très belles. Elles soutiennent admirablement l’histoire, avec une ambiance parfaitement choisie, et lui donnent une portée plus forte.