Zazous

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zazousDe Gérard de Cortanze
Paru chez Albin Michel

On n’est pas sérieux quand on a quinze ans – même en pleine Occupation. Chaque jour, au café Eva, une bande de zazous se retrouve pour écouter du jazz. Josette, Pierre et Jean sont lycéens, Sarah est coiffeuse, Charlie trompettiste, Marie danseuse, Lucienne apprentie mannequin. Dans un Paris morose, ils appliquent à la lettre les mots d’ordre zazous : danser le swing, boire de la bière à la grenadine, lire des livres interdits, chausser en toutes circonstances des lunettes de soleil et enfiler de longues vestes à carreaux.

À mesure que les Allemands montrent leur vrai visage, ces jeunes gens qui ne portent pas encore le nom d’adolescents couvrent les murs de Paris du « V » de la victoire, sèment la panique dans les salles de cinéma et les théâtres, déposent une gerbe le 11 novembre sous l’Arc de Triomphe, arborent, par solidarité et provocation, l’étoile jaune. Traqués par les nazis, pourchassés par les collaborateurs, rejetés par la Résistance, les zazous ne veulent pas tant « changer la vie » qu’empêcher qu’on ne leur confisque leur jeunesse.

Ce roman aborde la période de l’occupation sous un jour plutôt original : à travers les yeux d’une bande de zazous.

Le livre est bien documenté. On sent qu’il s’appuie sur des bases solides, tant historiques que musicales. Les personnages (fictifs) sont très attachants, chacun dans leur style et on se prend d’amitié pour cette bande de copains, des jeunes gens qui s’ingénient à vivre leur jeunesse coûte que coûte dans un Paris sous le joug de l’ennemi.

Il m’a toutefois manqué un souffle un peu zazou sur ces pages. Le roman est assez long et pourtant manque un peu de diversité même s’il n’est jamais ennuyeux pour autant. J’aurais aimé quelques moments de folie vu de l’intérieur, en ayant moins l’impression d’être un spectateur bon enfant…
Cela étant, le récit est bien mené, parfaitement crédible et j’ai beaucoup aimé la fin.

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