La mer sans étoiles

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Erin Morgenstern
Paru aux éditions Sonatine

“Aucune histoire ne s’achève jamais vraiment tant qu’elle continue à être racontée.”

Dans la bibliothèque de son université, Zachary Ezra Rawlins trouve un livre mystérieux, sans titre ni auteur. Découvrant avec stupéfaction qu’une scène de son enfance y est décrite, il décide d’en savoir davantage. C’est le début d’une quête qui le mènera à un étrange labyrinthe souterrain, sur les rives de la mer sans Étoiles. Un monde merveilleux fait de tunnels tortueux, de cités perdues et d’histoires à préserver, quel qu’en soit le prix…

Certains romans ont tout pour être aimés. Celui-ci m’a tout de suite interpellée par sa quatrième de couverture. Un roman pile dans mon univers, parlant d’histoires, d’imaginaire… La perspective d’un bonheur total et sans concession ! Je m’y suis donc attelée dans la joie et la bonne humeur.

Force a été de constater rapidement que la plume est exigeante. Très onirique et bourrée de métaphores ainsi que de références, elle séduit d’abord, puis finit par donner une sensation d’exagération. Le roman est assez long et certains passages relativement lents, ce style d’écriture, bien qu’agréable en soi, ne favorise donc pas la fluidité de lecture sur le long terme.
Concernant l’intrigue, l’esprit de la lectrice pourtant peu cartésienne que je suis a paniqué assez rapidement devant le schéma narratif. Ces bribes d’histoires dans l’histoire apparemment sans queue ni tête, cette aventure très mystérieuse qui démarre par ailleurs avec Zachary… L’objectif semble être de désorienter la Lectrice pour mieux la promener ensuite. Le but est atteint ! Cette première surprise passée, il est agréable de plonger dans cette marée d’histoires qui finissent par converger plus ou moins (parfois moins que plus), avant d’emprunter de nouvelles ramifications. Au royaume de l’imaginaire, la Lectrice devient la reine des spectatrices. Hélas, en s’abandonnant, elle s’est un peu perdue en chemin. Difficile de suivre le fil d’Ariane dans ce labyrinthe en spirale qui nous entraîne toujours plus profond sous la Terre, entremêlant passé, présent, futur et moments imaginaires, jouant avec les mises en abyme jusqu’à un final énigmatique comme une ultime désillusion douce-amère.

Si le récit est poétique et offre des possibilités infinies, il est malheureusement bien trop alambiqué. C’est trop. Trop quoi ? Trop tout, finalement. Et pourtant la Lectrice est captivée…  Certes, mais pas totalement envoûtée pour autant.
Il me restera de cette lecture le bonheur d’avoir pénétré un univers “magique” et le regret de ne pas avoir su vraiment trouver mon chemin dans ce labyrinthe. D’autres y parviendront sans doute mieux.

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