Annie au milieu

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Emilie Chazerand
Paru chez Sarbacane

Velma et Harold sont le frère et la sœur d’Annie.
Annie est « différente ». C’est comme ça que les gens polis disent. Elle a un chromosome en plus. Et de la gentillesse, de la fantaisie, de l’amour en plus, aussi. Elle a un travail, des amis et une passion : les majorettes.
Et Annie est très heureuse parce que, pour la première fois, sa troupe aura l’honneur de défiler lors de la fête du printemps de la ville. Mais voilà, l’entraîneuse ne veut pas d’elle pour cet événement : elle n’est pas au niveau, elle est dodue… Bref : elle est « différente ». C’est bête et méchant. Ça mord Annie et les siens, presque plus. Alors, qu’à cela ne tienne : Annie défilera, avec son équipe brinquebalante, un peu nulle mais flamboyante. Ses majorettes un peu barjo. Ses barjorettes, quoi.

Contrairement à ce que le résumé peut laisser entendre, ce roman n’est pas sur le thème des majorettes, mais plutôt sur celui de la famille, de l’ouverture aux autres, de l’acceptation de soi, de la différence, entre autres…

Grâce à la construction narrative qui donne la parole tour à tour aux trois enfants de la fratrie, le ton reste juste et le point de vue alternatif enrichit vraiment le propos. On a ainsi le ressenti de chacun, tout en continuant en permanence à aller de l’avant. Les personnages sont par ailleurs très bien campés, chacun dans leur style, malgré quelques traits trop caricaturaux un peu gênants par moments.

L’intrigue quand à elle ne faiblit jamais, grâce notamment à cette construction narrative, car chacun a ses soucis amenant leur lot de péripéties. Servi par une plume légère qui manie l’humour avec habileté, le récit est lumineux, malgré le thème, et la lecture agréable, dans un esprit feel good.

Rien d’étonnant, par conséquent à ce que Annie au milieu déclenche autant de coups de coeurs. Ce n’est pas mon cas, malgré un texte touchant et plaisant  à lire. Certains traits caricaturaux sont un peu gênants par moments et certaines (trop grosses) coïncidences ne le sont pas moins. En outre, quelques points (notamment concernant Harold) manquent de crédibilité. Malgré tout, c’est chouette de voir ce thème abordé et bien traité.

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