Voyage à Birmingham

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De Christopher Paul Curtis
Traduit de l’américain par Frédérique Pressmann
Paru chez l’Ecole des loisirs

La vie quotidienne de la famille Watson, dans l’état du Michigan au début des années 60, est celle d’une famille noire des plus normales, avec son lot de bons souvenirs, de chamailleries, de projets raisonnables et de serrages de vis. C’est l’été 1963. Dans le Sud, le mouvement pour les droits civiques bat son plein, les foules noires protestent pacifiquement contre la ségrégation, les racistes ripostent en posant des bombes jusque dans les églises. C’est l’été 1963. Il fait chaud. Dans quinze jours, le 15 septembre, Martin Luther King prononcera son immortel discours : ” J’ai fait un rêve…”

Un thème et une ambiance originaux pour ce roman jeunesse. Il est assez rare de trouver des livres sur la vie en Amérique dans les années 60 et plus particulièrement avec des personnages principaux noirs. Dommage que le concept n’ait pas été poussé jusqu’au bout car si la quatrième de couverture met l’accent sur la ségrégation, elle n’est pas vraiment au cœur du récit, à part à la fin et encore, l’émotion n’est pas assez au rendez-vous. Sans sombrer dans le pathos, l’explosion de la bombe dans l’église aurait mérité plus de place il me semble, place qu’elle occupe d’ailleurs dans la quatrième de couverture. Le lecteur restera donc sur sa faim s’il cherche un livre sur la ségrégation.
En revanche, le quotidien dans ce contexte que nous ne connaissons pas ou peu et la vie de cette famille peu aisée (peu importe qu’elle soit noire, blanche, verte ou bleue) sont très intéressants. Le ton est léger et drôle et les personnages plutôt attachants, offrant ainsi une lecture agréable et dépaysante, avec une touche d’émotion sur la fin lorsque la fratrie se ressoude.
Bilan, même si ce roman ne joue pas forcément sur le terrain que l’on attendait, il n’en reste pas moins une très bonne lecture.

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