Balto, le dernier des valets de coeur

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BaltoDe Jean-Michel Payet
Paru chez l’Ecole des loisirs

Qui a tué Timoléon Escartefigue, modeste réparateur de vélos du boulevard des Batignolles à Paris ? Que s’est-il passé sur le front, en pleine guerre de 14, dans les décombres d’une maison en ruine ? Qu’est devenu Victor, le condamné à mort qui a disparu avant son exécution ? Quel secret cache Émilienne Robinson, jeune journaliste fraîchement engagée au journal L’Excelsior ? Et pourquoi, dans ce Paris de 1920, alors que la guerre est terminée, d’anciens poilus sont-ils assassinés les uns après les autres ? Et par qui ? Balto, qui vit dans la Zone, cette bande de misère entourant la capitale, va devoir enquêter afin de prouver l’innocence de son frère Victor. Pour cela, il lui faudra découvrir qui est le dernier des Valets-de-Cœur… avant qu’il ne soit trop tard.

On est sur une tranche de littérature jeunesse pour les grands. La limite avec la littérature “adulte” est d’ailleurs assez ténue à ce stade.
Ce roman s’ouvre sur une partie toute en argot, assez étonnante mais qui plante bien le décor par la voix de Balthazar dit Balto. Ensuite, en route pour une aventure rocambolesque et dépaysante. Le rythme est soutenu et l’intrigue très originale. Sous forme d’enquête, elle mettra en parallèle les bas-fonds et les beaux quartiers, mais aussi les poilus de l’après-guerre. La “grande guerre”, point de départ de l’histoire, y sera d’ailleurs largement évoquée.
La plume efficace mais sensible de l’auteur se paie le luxe de s’attarder par moments pour faire passer un message, tout en distillant le suspense avec dextérité.
C’est un roman à la fois très intéressant et palpitant, deux belles qualités…

Enfin, je ne peux terminer cet avis sans toucher deux mots de la couverture, qui est absolument sublime : on est tout de suite plongés dans l’époque et l’ambiance, avec une composition très classe.

La sortie de Balto a malheureusement pâti de la période de confinement (pendant laquelle il devait initialement paraître). J’ai l’impression qu’on a peu parlé de ce roman, qui mérite pourtant une mise en lumière. Qu’à cela ne tienne, il n’est jamais trop tard !

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